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« … en deçà d’un monde qui ne sait plus nourrir que son propre cancer, retrouver les chances inconnues de la fureur » (André Breton)

  • Le mouvement communiste face à la question nationale | Cercle Léon Trotsky n°152 (conférence de #LutteOuvriere, 19 janvier 2018)
    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/le-mouvement-communiste-face-la-question-nationale-103360.html
    Introduction :

    Les luttes sociales dont nous allons parler ce soir ont toutes un point commun, celui d’être motivées par la révolte des masses face à l’oppression nationale. L’oppression nationale peut se manifester sous de multiples formes. Mais elle se traduit très souvent par des humiliations quotidiennes, des humiliations institutionnalisées que les populations opprimées ressentent dans leur chair. Ainsi les Chinois au début du XXe siècle pouvaient lire à l’entrée de certains parcs des concessions étrangères à Shanghai que l’entrée leur était interdite, à eux et aux chiens. Les Juifs d’Europe de l’Est du XIXe et du début du XXe siècle étaient désignés à la vindicte populaire et aux pogroms par les puissants. Les Algériens après avoir été massacrés par les Français lors de la conquête coloniale furent soumis au code de l’Indigénat et ne pouvaient par exemple plus sortir de leur village sans en demander l’autorisation. Et aux États-Unis, même après la seconde Guerre mondiale, si les Noirs ne risquaient plus d’être lynchés en place publique comme encore dix ans plus tôt, ils subissaient des discriminations et des interdictions sans fin, comme celle ne pas pouvoir s’asseoir dans les bus aux places qui leur étaient interdites, parce que réservées aux Blancs.

    Le sentiment national, réaction élémentaire à cette oppression, le sentiment d’être opprimé en tant qu’autochtone, d’être considéré comme un étranger dans son propre pays, est un sentiment puissant, capable d’unifier de larges masses et de mettre en mouvement, en lutte, toutes les classes des nations opprimées, paysans et ouvriers comme bourgeois et petits-bourgeois. C’est ce caractère massif, collectif, profond de la révolte nationale qui donne sa force à ces luttes, qui leur donne tout leur potentiel révolutionnaire. Mais si les possibilités que ces luttes renferment sont immenses, la direction qu’elles prennent, les objectifs qu’elles peuvent atteindre dépendent de la classe sociale qui en prend la tête.

    Les communistes, militants de l’émancipation de la classe ouvrière et de l’instauration du socialisme à l’échelle mondiale, ont toujours participé aux luttes qui ont mis en mouvement de larges masses contre l’oppression, quelle qu’elle soit. Ils ont donc bien naturellement participé aux luttes , donc celles contre l’oppression nationale, tout en essayant de leur donner là-aussi le caractère le plus progressiste possible. C’est au cours de ces luttes qu’ils se sfont forgé une conviction, celle qu’on ne pourra résoudre intégralement la question de l’oppression nationale sans en finir avec l’oppression tout court, et donc qu’il n’y a que le prolétariat qui soit en mesure de mener ce combat jusqu’au bout, qu’il doit en prendre la tête. Dans le cadre de cet exposé, nous verrons comment les communistes du XIXe et du XXe siècle, avant que le stalinisme remette cela en cause, sont intervenus au XIXe et au XXe siècle dans la question nationale, comment ils prirent part aux combats de leur temps. Et nous nous intéresserons en détail à la révolution russe de 1917 et à la manière dont, il y a cent ans, la classe ouvrière et les bolcheviks au pouvoir ont entrepris de résoudre cette question, permettant à des dizaines de nationalités opprimées de commencer à trouver les voies et les moyens de construire ensemble un avenir commun.

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