• @georgia Ca peut ressembler à du « Not All Men » mais je pense que la démarche est sincère.

    https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/idees/modele-de-drague-virilite-nous-n-en-voulons-plus

    Je crois qu’on s’est plusieurs fois retrouvés en contradiction sur la solidarité masculine : toi affirmant qu’elle existe (et que c’est un pilier du patriarcat) moi affirmant que non (et que le patriarcat s’en passe). Je pense que ce passage éclair ce que je pense :

    Ce modèle de « drague » ou de « virilité », nous n’en voulons plus. La glorification du collectionneur de conquêtes, l’imposition de certaines normes physiques qu’il fallait faire semblant d’adopter, l’imposition d’un certain langage insultant à l’égard des femmes qu’on devait adopter. Les signataires de la tribune ne savent visiblement pas ce que cela signifie de ne pas être un mâle alpha. On nous intimait de parler comme il fallait (avec des expressions dégradantes à l’égard des femmes), de taire ce qui fâchait (avec l’impossibilité de dire qu’on n’aime pas forcément entendre le mot « pute » ou « salope »), et ceux qui refusaient de se plier à de telles injonctions étaient regardés comme des traîtres (et stigmatisés avec des insultes sexistes et homophobes : « femmelette, couille molle, pédé, tu la défends parce que tu veux te la faire »). Nous aussi subissons ce modèle masculin imposé par quelques-uns. Cette forme d’oppression, sans commune mesure avec ce que subissent les femmes, nous ne souhaitons pas particulièrement la conserver. Merci, mais non merci. Au contraire nous ne pouvons que remercier toutes celles qui, par leur courage, ont réussi à faire vaciller ce modèle de virilité qui nous est imposé et que nous n’avons jamais pu, peut-être jamais voulu faire vaciller.

    • Nous aussi n’en pouvons plus de la toute-puissance du vieux mâle qui collectionne le pouvoir et les femmes. Nous subissons son pouvoir, son mépris, parfois aussi ses insultes et ses coups lorsque nous sommes homosexuels. Nous avons tous en tête un ou plusieurs exemples où ce porc de mâle alpha a insulté, rabaissé ou méprisé devant un groupe de potes ou des collègues de bureau, une mère, une sœur, une amie ou une amoureuse et il fallait se taire, voire faire semblant de rire, pour faire partie du groupe. Prions pour que la libération de la parole des femmes puisse nous débarrasser de celui-là.

    S’il y a un effet de solidarité entre mecs, celle-ci n’est certainement pas inconditionnelle ni gratuite, ni destinée à tous les mecs. Elle est à double tranchant, et globalement, ceux qui ne jouent pas le jeu sont punis, parfois violemment. Ce n’est pas tant de la solidarité que de la discipline, sans doute la même chose qu’on trouve dans le milieu militaire.

    Tu devrais vraiment lire Pinar Selek.

    • @raspa
      Je trouve pas ça mansplaining du tout, je trouve que c’est un beau texte d’alliés en réponse à un texte à la con (et pas en réaction directe à MeToo pour tirer la couverture à soi), avec de vraies réflexions intéressantes.
      J’aime bien ce mot discipline. Qu’on peut dire de classe sociale ou autre. J’y retrouve le côté « défense des intérêts communs » que je mets derrière solidarité, mais ça montre les coûts (qui dit discipline dit indiscipline et donc sanction).
      Ça me fait penser à un système mafieux : respecter la discipline te procure des avantages indéniables (protection, gains financiers), mais induit aussi des coûts. Et l’indiscipline engendre des coûts encore pires, où tu risques en plus de perdre ta place dans la société.

      Et oui je lirai Pinar Selek. Toi tu peux lire Stoltenberg et Léo Tiers Vidal sur les coûts du patriarcat pour les hommes :-D