Sylvain Manyach

Ici, on parle de livres, d’idées, de musique, de droit public essentiellement

  • Chat du sociologue Alain Mergier

    Je pense qu’il y a eu une erreur fondamentale en matière de stratégie électorale de la part de l’Elysée. Il a été considéré que la montée en puissance de l’extrême droite était un phénomène identifiable au travers des mêmes concepts que durant les trente dernières années, c’est-à-dire centrés sur la question #xénophobe.

    Or le phénomène, comme on l’a dit, même s’il va déboucher sur une attitude de rejet de l’autre, ne peut en aucun cas se résumer à cela. La confrontation aux difficultés d’intégration conduit à la remise en cause du développement des flux migratoires, mais le diagnostic que les milieux populaires font de la situation intègre la question du pouvoir exorbitant des marchés financiers dans le cadre de la #mondialisation.

    Autrement dit, ne tenter de récupérer cet électorat que par la voie de la dénonciation de l’immigration n’a aucune efficacité en termes électoraux, mais légitime l’idée que le problème est moins d’intégration que d’#immigration. A partir de là, l’extrême droite tire
    le bénéfice de la démonstration, ce qui lui permet de faire l’offre d’un discours intégrant l’hégémonie des marchés financiers, ce que ne peut en aucun cas faire de façon crédible l’actuel président de la république.

    Les sondages, en fait, c’est comme les médias, cela fait partie des règles de la réalité des pays démocratiques dans lesquels nous vivons. Il est certain que plus Marine Le Pen grimpe dans les sondages, plus elle se démarginalise par rapport à la population française, plus sa légitimité est renforcée. Mais faut-il accuser les médias ? De nouveau, le vrai problème n’est-il pas que près de 30 % de la population soient l’objet d’une #relégation économique et politique ?

    De ce point de vue, les sondages ne font qu’accentuer un mouvement qui s’enracine profondément dans #l'insécurisation d’un tiers de la population française.