enuncombatdouteux

NI ACTUALITÉS NI COMMENTAIRES, ..... DU COPIER-COLLER ET DES LIENS... Un blog de « curation de contenu » : 82 LIVRES , 171 TEXTES et 34 DOCUMENTAIRES :

  • Le grec ancien, une éternité de cerveau disponible

    http://www.slate.fr/story/157543/grec-ancien-langue-geniale

    Quoi de plus urgent entre deux mails et un tweet que de s’intéresser au grec ancien ? Le livre d’Andrea Marcolongo, « La Langue géniale, 9 raisons d’aimer le grec », est un étonnant succès de librairie.

    https://youtu.be/d501nlYWw3Y

    Il y a quelque chose de prométhéen dans cette entreprise : trouver, dans notre frénésie quotidienne, nos indignations, nos angoisses et nos vanités, le calme et la respiration nécessaires pour s’intéresser à l’optatif ou à l’aoriste. 

    « Le temps, cette prison qui est la nôtre : passé, présent, futur. Tôt, tard, aujourd’hui, hier, demain. Toujours, jamais. Le grec ancien se préoccupait peu, voire pas du tout, du temps. Les Grecs s’exprimaient en prenant en considération l’effet des actions sur le locuteur. Eux, qui étaient libres, se demandaient toujours “comment”. Nous, qui sommes prisonniers, nous nous demandons toujours “quand”. »

    Avec ces quelques mots, Andrea fait comprendre au lecteur que sa langue est un fait social, comme l’énonça Saussure. Nul ne parle par hasard. Notre cerveau, façonné par la langue maternelle, peine à saisir d’autres langages. Dont le grec ancien. Imagine-t-on une langue où le futur n’existe pas ? Où le futur n’est qu’une expression de la volonté ? Où l’optatif, « mode, unique par rapport à toutes les autres langues », dit le désir, exprime l’impossible ?

    « Des gens courageux, les Grecs, en somme, qui n’imaginaient pas même en rêve de poser au futur la question du comment. Pas de question. Il fallait seulement le vivre. Une fois vécu, ils avaient recours au présent, à l’aoriste, au parfait pour le raconter. Avant de conclure sur ce point, voici un des mots les plus beaux du grec ancien : μέλλω, la simple idée du futur que l’on peut traduire par un simple présent : "je suis sur le point de". Et c’est tout (...). Être sur le point de. Vivre. Avoir du courage. Celui qui a peur est tout court. Immobile, et c’est tout. »