Pierre Coutil

de celles et ceux qui marchent avec… (enfin qu’essayent).

  • Le Conseil scientifique de l’éducation nationale face à cinq grands défis (Charles Hadji, The Conversation)
    https://theconversation.com/le-conseil-scientifique-de-leducation-nationale-face-a-cinq-grands-

    Créé pour combler un double manque (d’« éclairages pertinents », et « d’outils pédagogiques » adaptés), le Conseil scientifique de l’éducation nationale a pour tâche d’éclairer, de nourrir, et d’outiller, le travail pédagogique. Pour mener à bien cette triple tâche, qui risque d’être plus difficile que ne l’ont imaginé ses promoteurs, il lui faudra affronter cinq défis, qui n’ont rien d’anodin.

    1. Trouver sa place parmi les autres institutions ou organismes ayant une mission d’éclairage et de recommandation
    [Où l’on découvre la multiplication des comités de pilotage à l’EN]
    […]

    2. Ne pas se cantonner à un champ réduit d’« avancées »
    […] Toutefois, si la pédagogie est mise au centre, ce n’est pas pour devenir prisonnière d’un groupe de disciplines (ex : les neurosciences) devenant dictatoriales. Le défi est ici de « nourrir la réflexion pédagogique » avec tous les apports utiles, sans en oublier. […]

    3. Se donner les moyens de repérer et de suivre les « expérimentations de terrain » prometteuses
    […] Le travail du Conseil sera ici, en quelque sorte, d’identifier celles qui ont fait leurs preuves. Mais, en pédagogie, la notion de preuve est ambiguë. […] D’une part, l’hypercomplexité des faits éducatifs rend difficile, sinon impossible, d’isoler une méthode ou un dispositif comme variable indépendante. D’autre part, des impératifs d’ordre déontologique ou éthique rendent impossible une expérimentation au sens strictement scientifique. Et l’évaluation, même la plus rigoureuse possible, n’est jamais une mesure au sens propre. […]

    4. Assurer véritablement une liaison entre la recherche et le terrain
    […] Or l’expérience pédagogique quotidienne montre qu’il ne suffit pas de désigner un savoir pour que ceux à qui il serait utile se l’approprient ; qu’aucun contenu n’a en soi le pouvoir de s’imposer à des formés ; et que l’existence d’un outil n’entraîne pas automatiquement son usage. La recommandation est impuissante à assurer l’adoption. […]

    5. Contribuer véritablement au changement des pratiques
    […] On sait que le changement de pratiques, comme tout changement, est un processus complexe. Pas plus qu’il ne se décrète, il n’est jamais directement déclenché par des avis, même les plus autorisés. Il suffit de voir combien de rapports, élaborés pourtant par de savantes commissions, sont restés lettre morte. Il faudra pouvoir prendre en compte les modalités de fonctionnement propres aux acteurs, en particulier aux enseignants. […]

    Pour ces 2 derniers points, il existe un levier qui a disparu faute de financement : la formation continue.

    #éducation #conseil_scientifique #pilotage #Institution #MEN