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« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • Transports. Le rapport Spinetta, scĂ©nario catastrophe pour le ferroviaire
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    L’ex-PDG d’Air France a lancĂ© une bombe contre le service public et la SNCF : transformation en sociĂ©tĂ© privatisable, ouverture Ă  la concurrence, fermeture de lignes, fin du statut de cheminot
 DĂ©cryptage des dangers.

    Le premier ministre a sifflĂ© le dĂ©part de la bataille du rail, en rendant public, jeudi, le rapport de mission confiĂ© Ă  Jean-Cyril Spinetta et visant Ă  prĂ©parer la « refonte du transport ferroviaire ». Avec 43 propositions, le rapport de l’ex-patron d’Air France est une vĂ©ritable bombe contre le service public et l’entreprise nationalisĂ©e. Pour le gouvernement, il reprĂ©sente « un diagnostic complet et lucide », alors que, pour la CGT cheminot et SUD rail, il signe la fin du « systĂšme public ferroviaire ». Fin du statut, transformation de la SNCF en sociĂ©tĂ© anonyme privatisable, ouverture Ă  la concurrence et fermetures de lignes, abandon du fret au privé  les inquiĂ©tudes sont grandes. « Ces propositions doivent dĂ©sormais faire l’objet d’un examen approfondi par le gouvernement et d’un dialogue avec l’ensemble des acteurs concernĂ©s », a expliquĂ© le premier ministre, promettant qu’une « premiĂšre phase de concertation aura lieu dĂšs la semaine prochaine » avec les acteurs, dont les organisations syndicales, « afin de recueillir leurs rĂ©actions Ă  la suite de ce rapport ».

    Pour la CGT cheminots, ces prĂ©conisations « constituent une attaque inĂ©dite contre le transport ferrĂ© public et contre celles et ceux qui, au quotidien, font le choix du train, quelle que soit la rĂ©gion ou le territoire.(...) Le gouvernement s’apprĂȘte Ă  confisquer Ă  la nation son entreprise publique ferroviaire ». L’Unsa ferroviaire anticipe de son cĂŽtĂ© un « sĂ©isme pour les secteurs du rail, ses salariĂ©s, ses usagers (...) au dĂ©triment du service public ».

    #rail #sncf #jean-cyril_spinetta #transport_ferroviaire
    #transports_publics

    • Mais les tĂȘtes d’Ɠufs n’ont pas fait d’Histoire dans leurs Ă©tudes. Ni de littĂ©rature. Ils ont fait des Ă©tudes d’économie sans sociologie. De finance et de commerce sans anthropologie. De mathĂ©matiques sans philosophie. Les tĂȘtes d’Ɠufs sont des ĂȘtres humains inachevĂ©s. Pour eux, un voyageur est un consommateur de marchandises. Il doit ĂȘtre mis en file devant des sollicitations marchandes aprĂšs que sa dignitĂ© et sa volontĂ© aient Ă©tĂ© brisĂ©e par un parcours d’approche humiliant. De toute façon, le client ne peut se dĂ©sintĂ©resser des performances de la sociĂ©tĂ© qui le transporte, « Ă  l’heure de la mondialisation et des parts de marchĂ©s Ă  gagner pour survivre par la performance, l’innovation et l’agilitĂ©, en libĂ©rant les Ă©nergies » ! Ils doivent ĂȘtre empilĂ©s avec soin et gain d’espace, puisqu’il est malheureusement impossible de les suspendre comme les carcasses dans un vrai compartiment frigorifique. Mais ça viendra.

      J’ai connu la pĂ©riode de la sĂ©paration du train national en deux entitĂ©s, l’une pour le train proprement dit, l’autre pour les infrastructures. C’était un ministre communiste qui se chargeait de l’affaire et un communiste qui pris la tĂȘte de la sociĂ©tĂ© vouĂ©e au rail. SĂ©nateur socialiste, je ne votai pourtant rien de tout cela. Puis j’ai votĂ© au Parlement europĂ©en contre les « paquets ferroviaires » adoptĂ©s Ă  l’unisson par la droite, les EELV et les PS. Cela signifie que l’opĂ©ration actuelle vient de loin. La privatisation qui arrive est la phase finale d’un long cycle. Elle a Ă©tĂ© mĂ©thodiquement planifiĂ©e et conduite avec patience depuis plus de deux dĂ©cennies. Personne n’est pris par surprise. La seule surprise, c’est que rien n’ait Ă©tĂ© organisĂ© pour rĂ©sister ou allumer des contre-feux. Rien de plus que les manifestations dans chaque pays Ă  un jour diffĂ©rent, les dĂ©lĂ©gations ou les rassemblement auxquels j’ai participĂ© de façon solidaire et disciplinĂ©e.

      Entre deux dĂ©cisions bruxelloises il y avait un Ă©pisode français de rĂ©pression des cheminots qui luttaient contre. Avec Ă  chaque Ă©pisode les mĂȘmes calomnies, les mĂȘmes bobards sur la « prime charbon » (supprimĂ©e depuis 1970), le privilĂšge des vacances des cheminots (un jour de repos compensateur de plus qu’un salariĂ© du privĂ© aux mĂȘmes horaires). Les mĂȘmes omissions, les mĂȘmes mensonges sur la vie rĂ©elle des cheminots, sur leurs astreintes, sur leurs responsabilitĂ©s sous payĂ©es et ainsi de suite. Tous les torchons de presse papier et audiovisuelle ont donc recommencĂ© leur sale besogne pour exciter les uns contre les autres. Encore une fois le prĂ©tendu « service public de l’info » et ses stars gorgĂ©es d’argent et de privilĂšges vont plaindre les passagers « pris en otages » par les « privilĂ©giĂ©s » du rail et ainsi de suite. La mĂȘme comĂ©die depuis plus de vingt ans. Pendant ce temps, plus les rĂ©formes s’appliquaient plus tout allait de mal en pis pour tout le monde, cheminots usagers et finances publiques. Les dĂ©ficits et les dettes se sont accumulĂ©s mais les patrons n’ont jamais Ă©tĂ© punis de leur bilan, ni les ministres. Au contraire. Plus ils ont dĂ©truit, plus ils ont Ă©tĂ© cĂŽtĂ©s, plus les « journalistes » Ă  gage ont Ă©tĂ© payĂ©s plus cher.

      Dans tous les pays du monde dĂ©vastĂ©s par les trouvailles des nĂ©olibĂ©raux, on doit recrĂ©er des voies de chemin de fer. Des rĂ©gions renaissent alors grĂące au dĂ©senclavement et aux emplois ainsi crĂ©Ă©s. En France, des incapables qui ont tout ruinĂ© vont encore supprimer 9000 km de voies, augmenter le prix des billets et ainsi de suite. RevoilĂ  le vol en rĂ©union qui se reproduit. Avec les mĂȘmes refrains de « modernitĂ© », « courage », « rĂ©formes » et « lutte contre les privilĂšges ».

      Jusqu’à l’absurde le plus ridicule comme lorsqu’on lit sur BFM « la SNCF coute 1000 euros Ă  chaque Français mĂȘme s’il ne prend pas le train ». Outre que c’est faux puisque aucun d’entre vous ne se souvient qu’on lui ait demandĂ© 1000 euros pour la SNCF, la remarque est aussi absurde que celle qui chiffrerait le coĂ»t par Français de chaque enfant en classe primaire « mĂȘme s’il n’a pas d’enfant ». Ces gens lĂ  ont oubliĂ© jusqu’au souvenir de la dĂ©finition du service public. Pourtant, certains d’entre eux, les journalistes en particulier, coutent des milliers d’euros Ă  chaque Français. Car les Français paient Ă  leur place, non seulement le prix de leurs mensonges, mais aussi celui des millions d’aide Ă  la presse et les millions de leurs dĂ©grĂšvements d’impĂŽts sur le revenu ! Sans aucune justification ni utilitĂ© sociale.
      Jlm