• Syrie : les motifs et les enjeux de la bataille d’Afrin
    http://www.lemonde.fr/syrie/article/2018/02/21/syrie-les-motifs-et-les-enjeux-de-la-bataille-d-afrin_5260346_1618247.html

    Les Turcs veulent bloquer la montée en puissance des Kurdes, pourtant soutenus par la coalition internationale, dans cette région.

    L’entrée des forces syriennes favorables à Assad dans l’enclave d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, pour appuyer les forces kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), aurait de « graves conséquences », a prévenu, mercredi 21 février, le porte-parole du président turc, Recep Tayyip Erdogan. « Toute tentative visant à soutenir (…) l’organisation terroriste YPG signifiera qu’ils se rangent directement au côté d’organisations terroristes et deviendront donc des cibles légitimes à nos yeux », a insisté Ibrahim Kalin lors d’une conférence de presse.
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    La crise d’Afrin concentre sur un territoire réduit l’ensemble des acteurs du conflit syrien et leurs alliés. Enjeux locaux, régionaux et internationaux s’y télescopent. Pour les forces kurdes, la défense d’Afrin est une question vitale. Si elles cèdent et font aveu de faiblesse, c’est tout leur édifice dans l’Est syrien qui se trouve menacé. Il faut donc tenir et, à défaut d’autre soutien extérieur, tenter d’arracher au régime de Damas un accord qui permettrait de ralentir les avancées turques.

    L’envoi de détachements miliciens vers Afrin, mardi 20 février, est un signal allant en ce sens. Le régime syrien voit, en effet, d’un mauvais œil l’émergence d’une présence forte et durable de la Turquie à Afrin. Damas et Ankara partagent un passé lourd de disputes territoriales qui influence la position du régime.

    L’Iran est réputé avoir en la matière une position proche de celle de ses protégés syriens. La position de la Russie, autre alliée du régime, diverge cependant. Sans le feu vert tacite de Moscou, qui contrôle l’espace aérien syrien dans cette partie du pays, l’opération turque sur Afrin n’aurait pas pu voir le jour. En accédant aux velléités anciennes d’Ankara sur Afrin, Vladimir Poutine ménage sa relation avec le président Erdogan et fait d’une pierre deux coups, en prouvant aux Kurdes l’inefficacité de leur alliance avec Washington, tout en semant un peu plus la discorde entre les Etats-Unis et la Turquie, alliés au sein de l’OTAN.

    (fin de l’article)

    Ben, finalement, Afrin, c’est la faute à Poutine.