Réveil à six heures
Trois petits rêves
Avant une journée de rêve
Un collègue connu pour sa jovialité se suicide
Mon père était attaché aux motifs décoratifs des matelas cévenols
Manifestations contre l’ambassade des EU
Je pars en trombe
Emmener Émile
Chez le psychologue, matinal
Je prends un café turc seul
La serveuse fardée lourdement
Pendue au téléphone de poche
Dehors une grisaille
De tous les diables
Café seul
Je dépose Émile
J’emmène Zoé
À nous deux Paris
On pénètre
Dans Beaubourg
Désert !
L’équipe technique
Est très au point
Installation en un temps record
Premiers essais vidéo
Premiers essais audio
Premiers essais de solos
Déjeuner chez Ibtissem
Sans Ibtissem
Les estomacs un peu tendus
Adrien prend les commandes
En sortant des toilettes
Explique le filage, les enchaînements
On répète l’entrée
On mime la panne d’électricité
C’est difficile à faire !
On répète la fin
Je n’entends pas ce que je joue
Dans la salle toutes et tous se bouchent les oreilles
Filage
On déconne un peu
On fait des blagues, on est nerveux
On refait la fin
Deux fois
On refait le début une fois
On a trois quarts d’heure
Pour décompresser
C’est tout le contraire qui se produit
Je marche avec Zoé
Dans le centre
Elle me fait rire, mais tendu
Je reçois l’appel de Dominique
Dominique et Michele viennent !
Je me liquéfie de trac
Je croise José, Isa, Martin et B.
Eux tout sourires
Moi de plus en plus tendu
Je retourne en loges
Exercices de respiration
On met nos habits de lumière. Noirs
De toutes les petites venelles
Qui aboutissent à la salle
Arrivent les techniciens, ponctuels
On s’équipe, microphones
Je fais chauffer l’ampli
Et je vais me cacher
Le public entre
Du paravent je pourrais voir sans être vu
Mais peut-on espionner ses proches ?
Du paravent
J’entends cependant
Des voix et des rires amis
Puis
Tout d’un coup
Silence, noir salle
Il faut y aller
Me dis-je les mains moites
Et les pieds poites
La violence qu’on impose au public
Nous nous la sommes imposée
Tant de fois en répétitions
Une main tremblante
S’avance sur la première page
Tout juste si je peux lire tant elle bouge
Par bonheur, le début tant rabâché
Je le connais par cœur
Paradoxe, je fais semblant de lire
C’est ma voix étonnamment déliée
Qui me sort de cette gangue de trac
Ca y est, le plus dur est fait, après le plaisir
Après
Le plaisir
En pente douce
On commence à être rodé
Avec Adrien
On sait rattraper l’autre
Arrive la fin
Je quitte la scène
Et surprise reviens avec une guitare
Je fais ce que j’ai à faire
En tâchant d’oublier la présence
De Dominique, Michele, Jean-Luc, Hanno, Yuka
Jouer de la guitare électrique désaccordée
Devant 150 personnes à Beaubourg
C’est fait !
Quand je lâche le petit cône
Directement sur les microphones
Serais en peine de dire ce que je lâche vraiment
Echo, réverbération soutenue par Vincent l’ingé
Le noir de Bertrand gagne la scène qui happe Adrien
Les applaudissements nous libèrent
Dans l’éclairage de service revenu
Le visage de mes enfants au premier rang
Et derrière eux tant et tant d’amis
On range notre chambre vite fait
Et on retrouve les visages amis
Qui eux déjà boivent et sont tout sourire
Yuka, Renaud
Mr Inserra, Dominique, Michele
Sarah, Monika, Jérôme, Camille
Jean-Luc
Julien
Patrick
Jerôme, Nathalène
Mathieu, Tiffanie, Anne
B.
Cécile
Sarah, Zoé
Clément, Juliette, Julia
Camille
J.
Eline
Martin
Isa
Hanno
Nous migrons
Vers un petit café
Où nous avons nos habitudes
Chaleur des échanges
Marrant de présenter Hanno, B.
Isa et Martin à Adrien
Bref échange avec Mathieu
J’apprends que l’équipe de France
A perdu contre l’Irlande sur un drop avec 40 rucks
Bref échange avec Mathieu
On s’approche de Raffut
Bonheur de sentir sa lecture de Raffut
On fait un crochet
Pour déposer Hanno
Du coup on galère pour rentrer