Je crois que j’ai commencé à tourner geek pendant les vacances de 1979… L’été de mes neuf ans, j’étais chez mes grands-parents maternels, qui étaient concierges au Crous de Belfort, et il y a eu des championnats du monde d’échecs des moins de 17 ans (j’ai retrouvé les dates : du 7 au 20 juillet 1979). Des équipes de jeunes joueurs étaient logées au Crous, et du coup dans la grande salle commune, c’était plein de jeunes gens qui s’entraînaient toute la journée. L’un d’eux m’avait appris à jouer, et j’ai passé plusieurs après-midi à faire quelques parties avec les jeunes champions (c’est très lointain, je ne me souviens que de garçons, est-ce juste moi qui projette parce que j’étais un petit mec, est-ce que les joueuses ne se mêlaient pas aux garçons, est-ce qu’elles étaient logées ailleurs… ?)
Gamin, évidemment ça m’avait fasciné, et je m’étais alors pris de passion pour les échecs. À la rentrée suivante, mes parents m’ont inscrit au club de chez nous. Mes livres de chevets étaient lors des bouquins spécialisés dans « les ouvertures » et autres concepts passionnants.
Le vrai petit nerd.
À la réflexion, doublement geek : malgré toutes mes velléités à apprendre les échecs, après avoir débuté avec de jeunes champions du monde, je suis toujours resté totalement nul. Pendant mon année au club local, je n’ai jamais gagné une partie (en même temps, tu m’étonnes, il n’y avait que des vieux qui devaient tous avoir au moins, pffiou, 22 ans ou carrément plus…). Et encore aujourd’hui, il m’est totalement impossible de gagner une partie contre un·e opposant·e de plus de, disons, 14 ans.
Je dois dire que je suis assez fier : avoir été un jeune garçon qui se passionne pour les échecs, et qui finit par toujours être nul malgré tous les efforts qu’il y met, je pense que c’est une sorte de summum de la #geekitude.