Davduf

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  • Tarnac : justice de justice ou justice d’État ?, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo)
    https://blog.mondediplo.net/2018-03-12-Tarnac-justice-de-justice-ou-justice-d-Etat

    Au rang de l’égarement passionnel d’État, l’affaire #Tarnac aura donc fait quelques démonstrations à grand spectacle, et en particulier celle que la raison d’État peut ignorer toute rationalité. Calculerait-elle a minima, elle aurait arrêté les frais depuis belle lurette. Mais autre chose se tient là qui nourrit l’aveuglement au désastre : le point d’honneur. Mal placé la plupart du temps, le point d’honneur en général, ici celui de l’État, c’est l’insistance pour le pire : maintenir pour maintenir, comme si, tout le reste écroulé, il n’y avait plus que soi à maintenir, s’il le faut jusqu’au bout de l’erreur, et à la fin contre ses propres intérêts bien compris, entièrement colonisés par l’intérêt passionnel de la face. Le point d’honneur c’est l’incapacité de prendre ses pertes. Depuis le début de l’affaire Tarnac, les pertes symboliques de l’État sont colossales, l’ensevelissement dans le ridicule visible de tous. Mais comme un joueur qui y retourne obstinément, dans l’espoir fou de se refaire, l’État refuse de quitter la table. Il est vrai qu’il est ici à demi-joueur et à demi-croupier : il a la main sur la roulette – de la justice. Dans l’océan de déraison de la raison d’État, c’est son dernier appui de rationalité : le rachat symbolique par un verdict de justice sur mesure.