• « Le déguisement des mots et les mots aiguisés pour euphémiser les réalités par Didier Epsztajn

    https://scenesdelavisquotidien.com/2018/02/06/le-deguisement-des-mots-et-les-mots-aiguises-pour-euphemiser

    Quelques mots comme entrées : Abus, Blonde, Bon père de famille, Bouffe, Castration, Conquête, Délicate, Égalitarisme, Facile, Frigide, Gouine, Hystérique, Indisposée, Jacasser, Jouissive, Kilos, Lessivée, Mère, Nommer, Ornement, Prendre, Pro-vie, Querelle, Radicale, Sauvagesse, Suffixe, Tomber, Universel, Vache, Voile, Walkyrie, XY, Zone d’amitié. D’autres mots aussi, des exemples de l’ancrage profond du sexisme dans la langue.

    Dans un premier moment, je présente quelques unes des analyses, choisies subjectivement, de ce riche ouvrage. Puis j’entamerai une dispute démocratique sur certains développements que je juge très discutables.

    #vocabulaire #mansplanning #sexisme #langage

    • Les personnes se considérant comme « trans » subissent des formes de sexisme propres, des stigmatisations particulières… Reste que les termes utilisés par des activistes « trans » – mais qui ne disent rien ni sur leurs oppressions spécifiques ni sur les moyens de les combattre – me semblent plus que discutables. Des mots pour des « identités », pensées comme pré-existantes aux rapports sociaux. Ainsi des « transfemmes » appellent « cis » les femmes qui sont la majorité de la population mondiale, et, sont ainsi renommées, par d’autres qu’elles-mêmes.

      A la naissance sur la base d’un sexe considéré comme dichotomique, chacun·e subit une assignation, une identité officielle et sociale – elle-même marqueur du genre comme ensemble d’injonctions et d’interdictions. Toustes sont inclu·es dans ce système de bicatégorisation hiérarchisée et de contraintes qui peut prendre cependant des formes historiques différenciées et qui n’est pas exempt de contradictions. Un système d’inégalité systémique qu’il ne suffit pas de troubler mais bien de détruire. Et dans l’immédiat, les réassignations chirurgicales et hormonales des enfants devraient être interdites.

      Sauf à dire que les mots n’ont rien à voir avec les constructions sociales, la phrase suivante est au moins incompréhensible : « je dirais plutôt, par exemple, que j’ai un corps de femme, même si j’ai un pénis, car le simple fait d’être une femme fait de mon corps un corps de femme ».