• Enfin, la gauche pense bêtes - regards.fr
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    C’est donc un lien très puissant qui s’est rompu au XXe siècle. « Les socialistes du XIXe siècle défendaient les ouvriers, les femmes, les enfants… et les animaux. La gauche de notre époque a oublié cet épisode de l’histoire », regrette la philosophe Florence Burgat. La cause animale fait notamment les frais d’un idéal révolutionnaire qui veut croire que le Grand soir résoudra automatiquement la multitude des “petits” combats. « Dans les années 1920, au moment où la gauche française se structure autour du marxisme et que la lutte des classes devient centrale, beaucoup de thèmes sont marginalisés, comme les animaux, mais aussi les questions environnementales et les droits des femmes », analyse Samuel Airaud.

    Les années 1960-1970 donnent de la visibilité aux mouvements féministes, avec la création du Mouvement de libération des femmes en 1970. Une de ses figures fondatrices, la sociologue Christine Delphy, tente de convaincre, non sans peine, qu’il n’existe pas de hiérarchie des luttes. « L’extrême gauche française a mis très longtemps à admettre cette idée. À ce moment-là, le paradigme marxiste était tout-puissant. Le capitalisme était considéré comme le système englobant, celui qui définit les changements et détermine la périodisation historique. » Reste que ses efforts finiront par porter leurs fruits. Rien de tel du côté des défenseurs des animaux, qui restent sur la touche.

    #animaux #gauche