• Pour sortir des débats pour ou contre la viande ou les vegans :

    Avec les végans, les paisibles prairies alpines et vosgiennes perdront-elles leurs vaches et le Larzac ses moutons ? Ne mettons pas la charrue avant les boeufs. La première cible, c’est l’élevage industriel et non pas l’élevage paysan parce que cet élevage-là est une construction culturelle qui est durable, contrairement à la surproduction pour la surconsommation et le gaspillage. Le mouvement végan paraît jusqu’au-boutiste sur l’ « exploitation animale », allant jusqu’à prôner l’abandon de tous les produits issus de l’élevage. Mais la scénarisation de son combat est justifiée par l’inertie des politiques. Des élus bretons demandent encore des extensions d’élevage industriel. Des élus irresponsables autorisent encore et toujours l’extension des surfaces commerciales alors que nous puisons dans les ressources de nos enfants depuis le 13 août. Comment en finir avec ce déni qui confine à la provocation ?

    Il n’y a donc pas de match végans-viandards. A ceux qui ne l’auraient pas encore compris, nous sommes en train de changer de monde. Dans le Contrat naturel , Michel Serres rappelle qu’il est urgent pour l’humanité de signer avec la Terre un nouveau contrat naturel. « Dans la justice et le droit », ajoute-t-il. Un droit que le code rural reconnaît aussi aux animaux depuis 2012. Ni plus ni moins.

    Gilles Fumey, « Qui a peur des Vegans » dans Le liberation du 28 septembre 2017.
    #vegan #viande #