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  • #Retard_de_diagnostic d’un #cancer_du_sein - MACSF Exercice professionnel
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    Auteur : Jessica LATTES, Juriste / MAJ : 27/11/2017
    Faits et décision

    Au cours de l’année 2009, une patiente bénéficie d’une mammographie de dépistage, laquelle révèle une zone de surdensité au niveau du sein gauche. Elle consulte alors son médecin traitant qui n’estime pas nécessaire de lui prescrire d’examen complémentaire.
    Dix-huit mois plus tard, son remplaçant prescrit une IRM, laquelle va révéler la présence d’une tumeur.
    La patiente subit alors une biopsie qui permet de poser le diagnostic de cancer. La patiente sera alors traitée par mammectomie, radiothérapie puis chimiothérapie.

    Mettant en cause le praticien au titre d’un retard de diagnostic d’un cancer du sein, la patiente assigne son médecin traitant et obtient la désignation d’un expert judiciaire.

    Ses conclusions sont éloquentes : il retient que le traitement qu’a subi la patiente est en relation avec l’état d’évolution avancé de son cancer en raison d’un retard de diagnostic de 18 mois imputable au médecin traitant. Il est notamment reproché au praticien l’absence de tenue d’un dossier médical, le manque de recours à l’avis d’un médecin spécialiste ainsi que le défaut de prescription d’une IRM. L’expert évalue enfin la perte de chance de survie à 5 ans subie par la patiente à environ 50%.

    Au vu de ce rapport, la victime introduit une action en justice tendant à obtenir la réparation de ses préjudices. Compte tenu de la dégradation rapide de son état de santé, elle obtient le versement d’une provision de 10 000 € à valoir sur la réparation de son préjudice définitif. Elle décède néanmoins un an après la saisine du Tribunal alors que la décision n’a pas encore été rendue.
    Ses ayants droit reprennent alors la procédure.

    Les ayants droit obtiennent au total une indemnité de 27 660 € après application du taux de perte de chance et de la règle du prorata temporis.

    A ce jour, aucun pourvoi en cassation n’a été formé par les ayants droit.

    Ah ben tu m’étonnes, un médecin qui ne fait pas son boulot et des assurances qui calculent au prorata temporis le prix de l’espace temps qu’il lui restait à vivre réellement divisé par 50% ça donne pas envie de poursuivre en justice trop longtemps

    D’autant que la survie après un cancer est calculée sur 5 ans, les spécialistes disent « là vous avez quand même 85% de chance de survie sur 5 ans » et si vous prenez ce médicament, ça augmente de 10%. J’ai jamais calculé combien ça fait de jours en plus, j’ai bien tenté de dire que je n’étais pas un numéro, personne n’a rit, c’est vrai, et cinq ans, ben ça fait pas beaucoup même quand tout le monde te dit que ça se soigne bien.

    D’ailleurs hop, je suis guérie, c’est fini, j’ai décidé.

    Et même parfois ce genre de chiffres est détourné par les soignants eux-mêmes, les mauvais mais ils sont pléthore, la chance devient un risque dans la bouche de ces spécialistes, pour sûr, ce n’est pas eux qui servent de corps.

    Et pour inscrire ici mon histoire, des fois que mes héritiers veuillent la peindre, mon médecin traitant a fait un retard de diagnostic d’un an. Je suis allée la voir en juin 2016 pour lui dire que je me sentais fatiguée, que je continuais à prendre du poids de façon démesuré, que j’allais bientôt avoir 50 ans. J’y allais parce que je ne sortais plus la tête de l’eau, j’ai demandé qu’elle me fasse toute les mesures parce que mon corps commençait à se détraquer et je ne récupérais pas. Elle ne m’a pas auscultée ni fait faire de mammo, rien, pas un mot là dessus, à ma demande elle m’a fait faire une prise de sang et je suis allée chez le cardio, puis tout s’est enchainé très vite. La mort de mon père deux mois après, la violence de ma famille qui me retombe dessus, les proprios qui ne veulent pas faire de travaux, le burnout pour acheter un toit quand même malgré le refus des banques, ma pote qui déclare un cancer.

    Un an après, jour pour jour, je regarde mon sein et je fais mon auto diagnostic. Résultat deux opérations à la suite et une radiothérapie, et franchement même mutilée même si mon bras est insensible, j’ai une sacré envie de vivre encore.
    Tout à l’heure, je poireautais dans sa salle d’attente, j’ai renoncé à changer de médecin et de toute façon, je n’ai plus aucune confiance alors cette incapable ou une autre, ça ne changera pas beaucoup. Les patients l’aiment bien, elle ne compte pas son temps, elle écoute, elle s’exécute et remplit les ordonnances, je ne sais pas combien elle raccourcit de vie, mais tout le monde semble content.
    Et puis si mourir plus tôt que prévu n’est même pas indemnisé correctement car le cours de la vie n’est pas prévisible comme il est rappelé dans ce texte de l’assureur, on va inventer de quoi encore rire un peu, c’est une bonne philosophie.