ARNO*

Geek dilettante habitant une belle et grande propriété sur la Côte d’améthyste

  • Alors pour notre petite promenade aujourd’hui avec les enfants à #montpellier, on était en compagnie de sympathiques papis-mamis dans le tramway qui se rendaient à la manif, se collaient des autocollants « FI-Mélanchon », et invitaient les autres usagers à venir les rejoindre au Peyrou à 15h. Ambiance bon enfant.

    Arrivés à Comédie, on descend, et on tombe sur les quelques manifestations en soutien à Gaza, grandes affiches BDS, des vieux des jeunes, encore ambiance bonne enfant. On les retrouve plus tard au niveau des halles Castellanne, avec un petit discours de solidarité et annonçant qu’ils allaient rejoindre la manif des étudiants.

    Et puis vers 5 heures, les enfants fatigués, on va rentrer, mais il n’y a pas notre bus à la Babote, alors on remonte le boulevard du Jeu de Paume pour aller chercher le tram à Albert Ier. Et là, avec les enfants, on se retrouve à l’angle de la Grand rue Jean Moulin, où l’on entend les bruits de manifestation. Ah, me dis-je, venez les gamins, on va aller voir la manif.

    Oups : antifas vêtus de noir, masqués, les troquets en train de rentrer en panique leurs crêpières et leurs tables à l’intérieur, et là on se rend compte que sur les « bords » de la banderole, dès qu’ils arrivent à hauteur d’une vitrine, vlan un coup de masse, craquement sinistre du verre qui se fend… et les cars de flics qui déboulent du haut du Jeu de Paume.

    Allez les enfants, on va s’éloigner…

    • Depuis hier, je vois que ça joue à fond la carte de la victimisation sur Twitter, à base de « la nasse », « provocations policitères », « la manifestation gazée dès le début »…

      Je n’ai aucun enthousiasme pour les méthodes répressives des CRS, mais en l’occurence, je ne vois pas non plus l’intérêt de jouer à ça…

      – Les 100 ou 200 types habillés en noir et masqués avaient pour principale banderole un jeu mot sur le thème « ACAB » (All Cops Are Bastards).

      – Comme j’ai pu le voir, ils étaient équipés de masses pour casser les vitrines.

      – Surtout : après avoir cassé les vitrines, ils y collaient un feuille A4 avec un texte imprimé expliquant pourquoi ils brisaient les vitrines (au passage, je détaille pas, mais le texte est d’un niveau de conscience politique assez navrant).

      – De l’autre côté, il y avait en tout une vingtaine de CRS. Ça ne me semble pas beaucoup pour « nasser » une manifestation de près de 1000 personnes. De même l’idée que deux dizaines de CRS seraient aller d’entrée de jeu « provoquer » une troupe 50 fois plus nombreuse qu’eux, ça me semble bizarre.

      – Je ne vais pas nier que les flics aient la main lourde, hein, ici comme ailleurs, et ait un rôle de répression politique. Mais le côté « la répression policière d’entrée de jeu, sans provocations, contre des manifestants pacifiques », m’enfin zut…

      Bref : que les gens choisissent leur mode d’action et de protestation, et répondent quelque part à des répressions violentes survenues ailleurs (ZAD) ou auparavant (fac de Droit de Montpellier), ça ne me choque pas plus queça. Mais que la twittosphère de gauche, à laquelle j’adhère généralement, parte à fond dans la victimisation, alors qu’une bonne partie de la ville et, sans aucune doute, une bonne partie des gens qui étaient venus manifestés, a vu des choses très différentes sur place, je ne vois pas l’intérêt…

    • Certes, le texte est profondément débile, mais on peut pas réduire les limites (et moins encore l’intérêt) des cortège des tête offensifs à ces galimatias.
      La ville a donné les bus de la TAM à la pref pour servir de bétaillère pour transporter 51 interpellés.
      Quant à l’action de la police, voilà ce que cela donne, pour ne citer que ce moment terminal de chasse aux manifestants aux abords de Paul Valéry
      https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1798925486794194&id=1088197401200343

    • Alors, d’après un journal de gauchistes rapportant au passage les déclarations d’une association affiliée au Komintern (je souligne) :

      Un peu avant 16 heures, environ 200 manifestants au visage dissimulé ont affronté la police, déployée en nombre .

      Des projectiles – notamment des bombes de peinture et des fumigènes rouges – ont été tirés vers les dizaines de policiers et CRS déployés qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes et ont [les flics donc, pas les manifestants], de fait, barré le parcours initialement prévu pour la manifestation.

      Le cortège a ensuite pris une autre voie à travers le centre-ville, vers la préfecture, dont l’accès était défendu par de nombreux membres des forces de l’ordre. Une partie du cortège s’est engagé dans des rues commerçantes où plusieurs vitrines ont été brisées [...]

      Dès samedi soir, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) de l’Hérault a dénoncé dans un communiqué « la nasse policière » mise en place pour ces interpellations, et « l’entrave à la liberté de manifester ». « Ces personnes, dont deux membres de l’équipe légale de la LDH , ont été arrêtées totalement au hasard, plus de deux heures après les dégradations commises en marge de la manifestation, et à deux kilomètres des dégradations », a affirmé Me Sophie Mazas, présidente de la fédération départementale.

      Sans préjuger des intentions initiales des vilains briseurs de vitrine et sans conspirationnisme excessif, il faut bien relever un curieux sens de l’orientation chez les gardiens de la paix dépositaires du monopole de la violence.

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/04/15/une-manifestation-contre-le-gouvernement-degenere-a-montpellier_5285664_3224

      (tiens, à ce moment sur radio Klaxon Nina Simone interprétait la Fiancée du Pirate, ça n’a rien à voir quoique

      https://www.youtube.com/watch?v=BB__mz4KGC8

      )

    • Montpellier : après les saccages, un homme condamné à trois mois de prison ferme
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/montpellier-apres-saccages-homme-condamne-trois-mois-pr

      L’autre homme a 31 ans, sans profession. Il tient des propos véhéments dès son arrivée dans le box : « Je refuse que mon avocat prenne la parole pour moi, » crie-t-il. Et il poursuit à l’attention du tribunal : « Votre monde libre est un enfer et la prison sera le paradis et là-bas, je me ferais des potes. Cela fait juste 30 heures que je veux fumer une clope. Je veux qu’on m’enferme ».

      Trois mois de prison ferme avec mandat de dépôt

      Le président décide de poursuivre l’audience sans lui, il est renvoyé en geôle. L’examen des faits : port d’un couteau, jet de peinture sur les forces de l’ordre et doigt d’honneur lui sont notamment reprochés. L’homme est un adepte du cannabis et il vient de sortir d’une mesure de placement sous curatelle. Le tribunal soulignera l’altération de son discernement et le condamne à trois mois de prison ferme avec mandat de dépôt, suivant ainsi les réquisitions du procureur de la République.

      Muriel Ressiguier répond aux accusations de Philippe Saurel sur les casseurs
      http://www.midilibre.fr/2018/04/16/muriel-ressiguier-des-conditions-reunies-pour-que-les-casseurs-passent-a-l

      Des commerçants victimes ont lancé une pétition pour demander votre démission ! Comment réagissez-vous ?

      C’est du grand n’importe quoi, c’est de la récupération politique de l’autre bord. Samedi, dés que ça a commencé à gazer, on s’est retirés de la manifestation. Est-ce que c’est moi qui ai interdit la manif ? (...)

      Mais les premiers incidents ont été provoqués par une partie des manifestants !

      Ce n’est pas ce que j’ai vu et ce qui m’a été rapporté. Il y a eu ce refus de nous laisser passer sur le boulevard du Jeu de Paume, un des endroits les plus sûrs pour encadrer une manifestation, c’est ce que j’ai dit aux policiers. Pourquoi ? Cela a créé des tensions. De toute façon, quand un mouvement dérange, c’est toujours à ce moment qu’il se passe quelque chose et comme par hasard, il y a de la casse et après on siffle l’arrêt des jeux. Mais là, le mouvement prend.

      #police #manifestation_interdite #justice #chômeur #curatelle #manifestation #peinture #prison