• @raspa Tiens, pile sur ce sujet-là, dans une très chouette interview d’Emma sur Ballast :

      Le seul truc que je ne considère pas comme étant du militantisme, ce sont les groupes Facebook entre personnes averties, où tu te prends 30 commentaires sur la tronche si tu n’emploies pas les bons termes, où on développe un purisme militant en pointant constamment le vocabulaire à ne pas utiliser. Autant j’utilise l’écriture inclusive par principe, autant je n’ai pas envie de me couper de tous mes outils linguistiques du jour au lendemain. Ce sont des groupes à « bons points », avec une certaine attitude à avoir, des groupes qui affirment défendre des projets collectifs et une société bienveillante mais avec des méthodes hyper nocives. Créer ce genre d’espaces, c’est uniquement aménager des endroits dans lesquels tu reproduis les rapports de pouvoir que tu n’as pas à l’extérieur. Et je peux comprendre pourquoi : en tant que femme plutôt effacée, au boulot et dans la vie, on ne m’a jamais trop laissée parler. Lorsque je me suis fait une place sur les groupes Facebook, je pouvais parler et j’avais une supériorité écrite : j’écrivais vite, sans faire trop de fautes, mes idées se mettaient en place rapidement et j’ai pu utiliser ça, au début, pour écraser les autres car je n’avais pas l’occasion de le faire à l’extérieur… C’est toxique ! C’est classiste et ça n’est pas du militantisme. Je préfère parler avec les gens, même si parfois je m’énerve.

      https://www.revue-ballast.fr/emma-faire-peter-le-patriarcat-en-meme-temps-que-le-capitalisme