Vanderling

La conversation n’est féconde qu’entre esprits attachés à consolider leurs perplexités.

  • Paris n’est plus que ruines. Et le prix de la cervelle fraîche s’envole. Heureusement, il reste des punks. Et des bières. Et des acides. Et un groupe électrogène pour jouer du Discharge. Un groupe de punks décide de profiter de cette invasion zombie pour faire flotter le drapeau de l’anarchie sur la tour Eiffel. Mais avant de pouvoir crier No Future ! il va falloir se coltiner un paquet de cons. Dans l’ombre, des rescapés du Medef ourdissent également un plan infernal. Il est grand temps que l’anarchie remette de l’ordre dans le chaos !
    Chanteur historique du groupe Ludwig von 88, Karim Berrouka écrit des bouquins déjantés aux titres évocateurs comme Fées, Weed et Guillotines ou Les ballons dirigeables rêvent-ils de poupées gonflables.
    http://www.la-petroleuse.com/romans/4503-le-club-des-punks-contre-l-apocalypse-zombie.html

    Extrait : "De 23 h 37 à 01 h 05 : Répète dans la grande salle commune du squat, rez-de-chaussée. Deuspi a sorti le vieux Marshall pourri chouré on ne sait plus où, Fonsdé a branché une boîte à rythmes et un micro sur la chaîne stéréo. C’est sympa, on croirait une reformation des Béru, en version punk trash progressif. Un seul morceau de près de deux heures, trois accords en boucle, avec, pour paroles, des passages de L’Art de la guerre de Sun Tzu scandés, entrecoupés de quelques slogans revendicateurs plus ou moins personnels. Du genre : « Viande à caserne, chair à canon, cervelle en berne, troupeau d’moutons », « La guerre, la guerre, mais qu’est-ce qu’elle a fait de moi la guerre ? », « On ne peut abolir la guerre qu’en sniffant de la colle ! » C’est très concept. Et c’est long, surtout pour du punk, mais le génie créateur se moque des conventions et des contraintes stylistiques. À 01 h 06, Eva descend.
    -- Vous faites grave chier, les mecs ! J’ai besoin de dormir. Allez plutôt emmerder les bobos en leur jouant Capri, c’est fini sous leur fenêtre. Avec vos putains de didgeridoos en rouleaux de PQ. Mais, là, stop ! Merde.
    Normalement, Eva n’a rien contre les sessions punk défonce dans la salle commune – elle y participe même assez souvent. Mais cette nuit, elle est remontée. Ou plutôt, elle aimerait redescendre. Deuspi et Fonsdé peuvent comprendre. Ils ont aussi fait l’expérience des gardes à vue prolongées, et pour des raisons plus méritées. Donc, fin de la répète, ils rangent l’ampli, le micro, la boîte à rythmes, s’envoient trois ou quatre binouzes pour décompresser, réalignent quelques neurones qui commencent à s’essayer à des connexions synaptiques un peu trop free jazz avec une ligne de speed. Et ils poussent les canapés et les tables. C’est l’heure de l’entraînement de pogo fighting. Ça permettra de canaliser leur énergie débordante. Donc, de 01 h 32 à 02 h 28 : Session d’entraînement de pogo fighting. Dans la playlist, Chaos UK, Disorder, Chaotic
    Discord, et bien sûr, Discharge. À 2 h 29, Eva descend une deuxième fois."
    J’ai Lu (2017) Edition Poche - 414 p. 11 x 18 cm - 8.00€

    #fiction #roman #punk #Karim_Berrouka