• UNE LITTÉRATURE SUR L’IMMINENCE DE LA GUERRE RACIALE.
    https://jean-jaures.org/nos-productions/une-litterature-sur-l-imminence-de-la-guerre-raciale
    https://jean-jaures.org/sites/default/files/styles/profile_picture_220px/public/jean-yvescamus.jpg?itok=rz2dvea0

    Dans le domaine de la littérature d’extrême droite consacrée à l’imminence d’une « guerre raciale », ce court ouvrage de fiction s’inscrit, selon l’éditeur, dans la veine des fameux Carnets de Turner, cet ouvrage pionnier (1978) de l’Américain William Luther Pierce qui décrit la prise du pouvoir, aux États-Unis, par des suprémacistes blancs qui, avec force attentats, exterminent les personnes de couleur, les juifs, les francs-maçons, les homosexuels et, d’une manière générale, tous les affiliés supposés au « Système ». Traduit en français et disponible sur le web, ce livre fait de la lecture du Camp des Saints une ode à la non-violence et à la diversité et rien de semblable ou d’approchant n’a, à notre connaissance, été publié dans notre langue, avec le degré de radicalité absolue de Pierce, alias Andrew Mac Donald.

    Sur ces bases, jetons le décor. « Alcide Gaston » a déjà commis, en 2016, un petit opuscule intitulé Petite guerre, chez un éditeur très confidentiel dénommé Au milieu des ruines, clin d’œil au célèbre livre du philosophe traditionaliste italien Julius Evola[1]. Il a une chaîne sur YouTube où l’on peut voir un trailer consacré à Reconquête. Il se présente comme un ancien militaire, un « ancien soldat du Rien n’empêche », autrement dit du 2ème Régiment étranger du génie de la Légion étrangère, sergent en Afghanistan, en Afrique et au Moyen-Orient. Dit venir d’une famille politiquement scindée entre des professeurs (de gauche) et des militaires, dont un père militant du RPR et un grand-père collaborateur dont le livre de chevet est celui de Léon Degrelle, Les âmes qui brûlent[2]. Les faits évoqués se situent sous le quinquennat de François Hollande, alors que Manuel Valls est Premier ministre, soit à un moment où la France connaît les attentats les plus meurtriers. Mais la réalité des frappes de 2015-2016 n’est sans doute pas suffisante pour ce racialiste porteur d’un tatouage Jus sanguinis. Il invente donc une situation apocalyptique : un soir de match de football, malgré l’état d’urgence, des attentats islamistes commis dans les « fan zones » de plusieurs grandes villes font entre 2500 et 5000 morts.