• Zad. Interpellé à la manif, un SDF en pleurs devant le tribunal.
    Mardi 17 avril 2018 16:01 - Nantes
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/zad-interpelle-la-manif-un-sdf-en-pleurs-devant-le-tribunal-5702618

    Le troisième prévenu est un étudiant belge de 21 ans. Dimanche, en fin de matinée, il a été interpellé par les gendarmes, tiré d’un attroupement menaçant qui se déplaçait façon tortue, protégé par des boucliers de fortune. Des pierres ont volé, ont atteint les militaires. Le jeune Belge, assurent deux gendarmes à l’audience, les a aspergés avec un extincteur. Lui, il se récrit, affirme que ce n’était pas lui, mais regrette d’avoir été là, avec les assaillants, dit qu’il s’est laissé emporté par « l’effervescence collective », lui qui était venu en covoiturage, de Belgique, pour le rassemblement pacifique du dimanche. Lui qui était là, dit-il, pour vivre selon ses convictions de « solidarité et d’entraide ».

    Le ministère public ne le croit pas, voyant dans le fait qu’il avait dans son bagage un masque à gaz et des lunettes de protection la preuve « qu’il est bien venu pour en découdre dans la guérilla rurale. Et je pense qu’il n’a pas renoncé à son mode de pensée, celui qui l’a conduit sur la zone ». Elle requiert douze mois ferme avec mandat de dépôt.
    Huit mois ferme

    L’avocat du prévenu, Loïc Cabioch, hausse le ton comme rarement, tonnant contre « cette situation qui dérive, qui devient folle, avec ce qui se passe sur la Zad. Douze mois ferme contre un garçon qui n’a pas de casier, qui n’a même jamais été interpellé ! » . Il en appelle à la sagesse du tribunal, l’engage à juger des faits, non un contexte. Et en l’occurrence, argumente que le doute subsiste : selon lui, rien ne démontre que son client a bien usé de l’extincteur, qui n’a jamais été retrouvé.

    Il demande la relaxe. Le tribunal le condamne à huit mois ferme sans mandat de dépôt et interdiction de séjour en Loire-Atlantique à effet immédiat.

    #violences_judiciaires #NDDL