AnarSonore

La révolution ne sera pas télévisée, Ni retransmise en scène sur un i-pod de couleur. Elle ne sera pas non plus attisée par les socio-demo-quartz à l’urne transparente, Ni par les écrivains de plateau-télé-repas producteurs de Mac-book. Non, la révolution ne sera pas télévisée,... Elle ne s’invitera pas chez Pujadas, Ni ne savourera le Pernod du midi en montrant sa cuisse. Elle ne délivrera pas que le discours Et ouvrira d’autres grilles que celle des programmes. Elle sera à une autre place, en banlieue ou au centre-ville, Dans une ruelle peut-être, organisée et mobile, Eloquente enfin de silence, subtile, indétectée, avertie, avisée : La révolution ne sera pas télévisée !

  • Miguel Amoròs, Où en sommes-nous ?, 1999 « Et vous n’avez encore rien vu…
    http://sniadecki.wordpress.com/2012/05/10/amoros-technique

    Le système technocratique produit des ruines, ce qui favorise la diffusion de la critique et rend possible l’action à son encontre. La question principale porte sur les principes plus que sur les méthodes. N’importe quelle façon de procéder est bonne si elle est utile et sert à populariser les idées sans contribuer à aucune capitulation : on participe aux luttes pour les rendre meilleures, non pour dégénérer avec elles. En l’absence d’un mouvement social organisé, les idées sont primordiales ; le combat pour les idées est le plus important parce qu’aucune perspective ne peut naître d’une organisation où règne la confusion concernant ce que l’on veut. Mais la lutte pour les idées n’est pas une lutte pour l’idéologie, pour une bonne conscience satisfaite. Il faut abandonner le leitmotiv des consignes révolutionnaires qui ont vieilli et sont devenues des phrases toutes faites : il est incongru, quand le prolétariat n’existe plus, de parler du pouvoir absolu des conseils ouvriers ou de l’autogestion généralisée, alors qu’il s’agit de démanteler la production. La fin du travail salarié ne peut signifier l’abolition du travail, car la technologie qui supprime et automatise le travail nécessaire est seulement possible dans le règne de l’économie. Les théories de Fourrier sur « l’attraction passionnée » seraient plus réalistes. Une action volontariste ne sert pas à grand’chose si les masses une fois rassemblées ne savent que faire après avoir décidé de prendre en charge leurs propres affaires sans intermédiaires. Dans cette situation, même en prenant compte des succès partiels, l’ouverture de perspectives qu’elles ne pourront affronter avec cohérence et détermination, achèveront le mouvement, plus que de franches défaites. La tâche la plus élémentaire consisterait à réunir le plus grand nombre de gens possible autour de la conviction que le système doit être détruit et à nouveau édifié sur d’autres bases et discuter du type d’action qui convient le mieux à la mise en pratique des idées issues de cette conviction. Une telle pratique doit aspirer à la prise de conscience d’une grande partie de la population au moins, car aussi longtemps qu’il n’existe pas une conscience révolutionnaire suffisamment répandue, la classe exploitée ne pourra se reconstruire et aucune action d’envergure historique, aucun retour de la lutte des classes ne sera possible