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  • Parcoursup : « C’est compliqué pour mon fils de tout gérer » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/04/25/parcoursup-c-est-complique-pour-mon-fils-de-tout-gerer_1645812

    Elèves, profs, conseillers d’orientation mais aussi enseignants-chercheurs… Tous sont en première ligne face à la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur, qui se met en place à toute vitesse. « Libération » leur donne la parole pour qu’ils racontent les bouleversements en cours.

    Laurence, 43 ans, mère d’un élève en terminale littéraire dans un lycée privé de Mantes-la-Jolie

    « L’attente [de savoir dans quelle fac l’élève va pouvoir s’inscrire, ndlr] est d’autant plus stressante pour les parents connaissant les enjeux, que pour les adolescents de 17 ans, qui ont parfois tendance à se dire "ça passera" pour relativiser. On ne sait pas sur quelle base les universités vont se baser pour faire leur sélection. Je suis inquiète, car mon fils est dans un lycée sélectif où les élèves sont notés très sévèrement, les profs s’en vantent en disant parfois « mes élèves ont 4 toute l’année et ils ont 18 au bac ». C’est une règle, que je trouve tout à fait exagérée, pour montrer qu’ils les préparent à l’excellence.

    « Si les établissements du supérieur se basent uniquement sur la moyenne, mon fils n’est pas dans les premiers de classe, il arrive à 12,5 de moyenne. Si on le compare avec d’autres et qu’on ne prend pas en compte la provenance du lycée, on va considérer qu’il est moins bon. Certains de ses copains, qui avaient de très bons résultats, ont d’ailleurs changé d’école pour ne pas pourrir leur dossier scolaire et avoir de meilleures notes. Si j’avais été au courant de ce nouveau système #Parcoursup l’an dernier, je l’aurais sûrement fait aussi, par peur qu’il soit pénalisé par ses notes, alors qu’il a largement le niveau. J’ai voulu aider mon fils à sortir du lot et honnêtement, ça m’a pris un mois et demi à tout préparer, réfléchir sur les lettres de motivation pour mettre en avant ses qualités sans mentir, réfléchir à ce que l’on pourrait mettre sur son CV de gamin de 17 ans. J’ai la chance de pouvoir l’aider puisque je travaille dans le recrutement, mais tous les parents ne peuvent pas dire à leurs enfants "ça, il faut que tu le mettes, ça non, ta phrase, tourne-la différemment". C’est injuste.

    « C’est compliqué pour mon fils de tout gérer, c’est un gros travail. Ce n’est pas normal que les lycéens, trois mois avant le bac, passent plus de temps sur les différents examens [des écrits demandés par certaines filières sélectives en complément du dossier, ndlr] et les entretiens, à angoisser, à vérifier leurs mails tous les jours plutôt qu’à réviser pour leur bac. Les résultats commenceront à tomber en mai, mais pour les filières sélectives, on reçoit des messages de Parcoursup en ce moment pour des entretiens. Sur les quatre filières sélectives où il a postulé, quatre entretiens sont déjà programmés. Il a aussi dû envoyer des écrits sous forme de dissertation en anglais ou en espagnol. En information-communication à l’IUT Paris-Descartes, ils ont demandé une interview d’un professionnel de tel domaine, de lire un livre sur la communication et de faire un compte rendu. On est sans cesse sur le qui-vive. Dès qu’il a un message de Parcoursup, on se connecte vite pour ne pas louper un rendez-vous. En effet, si on ne vient pas ou on ne répond pas, ils considèrent que l’on veut annuler. »
    Marlène Thomas

    Quelle honte ce système !
    #sélection #université #discriminations