La distinction entre « militants » et « étudiants » qui est parfois faite par les médias est trompeuse. Les syndicalistes étudiants ne sont pas professionnels, ou alors à un autre titre, puisque certains tirent tout ou partie de leurs revenus d’une activité salariée en parallèle de leurs études. En 2011, 32 % des participants aux congrès des principaux syndicats alors engagés dans les mobilisations (UNEF, Sud-Étudiant, Fédération syndicale étudiante) déclaraient travailler pendant l’année universitaire, à temps partiel ou à temps plein, comme 50 % de l’ensemble des étudiants [ça me parait gravement sous évalué, ndc].
Surtout, les militants ne sont pas les seuls étudiants à se mobiliser, loin de là. En 2009, seul un étudiant sur cent était membre d’un syndicat. Dans ces conditions, les organisations étudiantes ne peuvent pas compter sur leurs seules forces pour construire des mobilisations, et sont paradoxalement amenées, pour donner le poids du nombre à leurs revendications, à s’effacer devant des collectifs plus larges qu’elles. D’où le recours, plus fréquent en milieu étudiant que dans les grèves de salariés, aux AG, collectifs décisionnaires auxquels tout étudiant, qu’il soit ou non membre d’un syndicat, peut participer.