• Bosnie-Herzégovine : l’heure du retour va-t-elle sonner pour les déboutés de l’espace #Schengen ?

    Des milliers d’émigrés bosniens déboutés de l’asile dans les pays occidentaux risquent d’être renvoyés chez eux. Or, beaucoup n’ont justement plus « de chez eux » en Bosnie-Herzégovine et rien n’est prévu pour leur retour. Les autorités ont-t-elles la capacité de les réintégrer ?

    La libéralisation du régime des #visas en 2010 a offert aux ressortissants bosniens la possibilité de voyager dans les pays de l’#Espace_Schengen sans visa pendant 90 jours, mais sans avoir la possibilité d’y travailler. Or beaucoup ont saisi cette opportunité pour quitter définitivement leur pays. En 2015, selon le ministère bosnien de la Sécurité, 1 679 177 personnes nées en Bosnie-Herzégovine vivaient à l’étranger, dont 57% dans un pays de l’Union européenne.

    « Selon nos estimations, plus de 30 000 de nos ressortissants partis dans des pays tiers depuis 2010 y séjournent illégalement. Étant donné que les Balkans occidentaux sont à présent considérés comme un territoire d’origine sûr, ces personnes sont de plus en plus souvent rapatriées de force dans leur pays d’origine », explique Drago Vuleta, assistant du ministre pour les Personnes déplacées et les Réfugiés de la Republika Srpska.

    “Si les renvois annoncés par l’Italie et la France s’intensifient, nous aurons un afflux de rapatriés et nous serons face à un problème, d’autant qu’un accord de réadmission avec les États-Unis est en préparation.”

    Or, pour pouvoir partir en Allemagne, en Belgique, en France, en Italie, aux États-Unis à la recherche d’une vie meilleure, beaucoup ont vendu leur maison et tous leurs biens. Aujourd’hui, alors que ces émigrés bosniens sont menacés d’être renvoyés chez eux en vertu de l’Accord de réadmission, la convention qui impose à un État de recevoir ceux de ses ressortissants qui n’ont pas le droit de séjour dans des pays tiers, les autorités bosniennes redoutent que les capacités de logement ne soient pas suffisantes pour les réintégrer. Pour Drago Vuletta, c’est le statut des familles roms de Bosnie-Herzégovine vivant en Italie qui est aujourd’hui le plus alarmant. « Si l’Italie décide de faire le pas de les renvoyer, nous serons obligés de trouver une solution pour accepter tous ces gens. »

    En Bosnie-Herzégovine, 30 institutions et trois ONG sont chargées de la réintégration des rapatriés. « Au rythme actuel, la Bosnie-Herzégovine peut répondre aux demandes des personnes réadmises. Mais si les renvois annoncés par l’Italie et la France s’intensifient, nous aurons un afflux de rapatriés et la Bosnie-Herzégovine fera face à un problème, d’autant qu’un accord de réadmission avec les États-Unis est en préparation », explique Drago Vuletta.

    https://www.courrierdesbalkans.fr/Bosnie-Herzegovine-le-rapatriement-des-milliers-de-Bosniens-de-l-
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