• Paroles à la barre : 3/4 Procès 8 juillet (2009-2018)

    Par le collectif 8 juillet-Se défendre de la police

    http://jefklak.org/paroles-a-la-barre-3-4

    À la douleur de voir son enfant démoli s’ajoutent l’incompréhension (comment cela peut-il se produire dans un pays qui se dit civilisé ?) et la rage (on ne peut pas, on ne doit pas se taire, ceci doit être dénoncé avec force).

    Une blessure reçue dans de telles circonstances n’a rien à voir avec un accident de bricolage ou un malencontreux hasard.

    Les parents, les frères et sœurs, les proches, sont touché·es au plus profond d’elles et eux-mêmes. Elles et eux aussi sont abîmé·es, enveloppé·es par une sensation glauque, poisseuse, collante qui ne les lâche plus et les transforme irrémédiablement. Pour elles et eux aussi, il y a désormais un « avant » et un « après » la mutilation.

    Tous·tes vont devoir vivre avec le ressenti très net que leur fils, leur frère, leur ami·e, est désormais perçu·e comme un individu dangereux, selon l’idée largement répandue et entretenue par la police, les responsables politiques, et les grands médias, que « s’il a été blessé par la police, c’est qu’il l’a bien cherché et qu’il l’a mérité ».

    Les blessé·es vont devoir entamer un marathon judiciaire aboutissant généralement à un non-lieu ou à la relaxe du policier tireur. La lenteur étudiée de la procédure suspend le temps, empêche la réparation, ralentit la reconstruction et pérennise l’impunité policière.