Reka

géographe cartographe information designer - rêveur utopiste et partageur de savoirs

  • Justement aujourd’hui, le 17 mai...

    Fête nationale norvégienne. Des drapeaux, des défilés, des couleurs, des costumes traditionnels ("bunad" en norvégien), des chansons, des discours, beaucoup de discours, des célébrations, des cérémonies à la mémoire de ceux qui sont tombés pour la liberté, de ceux qui sont partis en mer et qui ne sont jamais revenus, des « gratulerer med dagen » (félicitations !) par milliers, des fanfares... Voilà à quoi ressemble le 17 mai partout en Norvège, de la plus petite communauté à la plus grande. Dans les grandes villes, certains ont trouvé qu’il y avait trop de drapeaux norvégiens, ils remplacent le leur par le drapeau des Nations unies, comme pour mieux exprimer leur volonté de garder la Norvège aussi multiculturelle et cosmopolite que possible...

    La présence des drapeaux onusiens a une signification particulière cette année. Ce 17 mai a été placé sous le signe du drame du 22 juillet. J’ai assisté aujourd’hui à trois célébrations dans le sud de la Norvège, le 22 juillet y a été longuement évoqué : défendre l’Etat de droit avec une justice digne de ce nom, défendre la constutitution, défendre les institutions, lutter contre le fascisme, se soutenir et être tous ensemble solidaires après cette tragédie.

    « Nous célébrons le 17 mai, ce que ce jour symbolise, c’est-à-dire l’indépendance, la liberté, la constitution, écrit Shabana Rehman Gaarder, journaliste à NRK à Oslo. La salle d’audience 250 au tribunal d’Oslo est vide. Sans oublier ce qui est en train de s’y passer [le jugement de quelqu’un qui a justement voulu désintégrer les institutions norvégiennes], nous célébrons le 17 mai.

    « Nous peignons la Norvège en rouge, en bleu et en blanc. Nous sommes fidèles à notre tradition festive, et nous en faisons profiter les touristes, les immigrés et nos voisins. Les enfants des écoles et des crèches défilent. Nous buvons, mangeons et chantons. Nous revêtons nos plus beaux costumes traditionnels. Nous allons faire tout cela... »

    « Mais aussi... »

    « Nous penserons à ce qui se passe dans la salle 250 du palais de justice, à ceux qui jugent celui qui a voulu détruire les principes que nous célébrons aujourd’hui. Dès la semaine prochaine, nous serons de nouveau aux côtés de ceux qui défendent la primauté du droit dans la vie quotidienne ».

    « Nous savons tous qu’après le 22 juillet, rien ne sera plus pareil. Les idéalistes sont maintenant notre conscience et notre honneur : il vont travailler encore plus activement [pour que notre société s’améliore encore plus], ceux qui ont vécu la tragédie d’Utøya] sauront aller vers le mieux car ils ont vécu le pire ».

    http://nrk.no/227/dag-for-dag/akkurat-i-dag_-17.mai-1.8142092