enuncombatdouteux

NI ACTUALITÉS NI COMMENTAIRES, ..... DU COPIER-COLLER ET DES LIENS... Un blog de « curation de contenu » : 82 LIVRES , 171 TEXTES et 34 DOCUMENTAIRES :

  • Benjamin Griveaux, pêcheur à la dérive

    https://blogs.mediapart.fr/romaric-godin/blog/270518/benjamin-griveaux-pecheur-la-derive

    Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a, ce dimanche dans Le Parisien, remis une couche de cette justification philosophique. Dans une tribune où, selon une technique de communication bien connu, il inverse l’accusation à son profit et déclare que « l’homme pauvre est au cœur du combat » du gouvernement et où donc, par la grâce de son bras droit, Emmanuel Macron devient le « président des pauvres », il s’appuie sur une citation de Confucius.

    Cette citation est un lieu commun de la pensée libérale. Elle déclare que si un homme a faim, il lui est plus utile de lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson.

    Citer Confucius n’est pas anodin. Le penseur chinois n’est pas qu’une aimable référence d’une « philosophie orientale » à la mode, c’est le pilier du conservatisme de la Chine impériale. C’est une pensée du respect des hiérarchies et de l’ordre.

    Or, rien n’est plus contestable, en vérité. Apprendre à pêcher, est-ce vraiment la solution contre la faim ? S’il n’y a plus de poisson (parce qu’il y a eu de la pêche intensive, par exemple), s’il n’est pas possible légalement de pêcher (parce que la zone de pêche a été privatisée par exemple), servira-t-il à celui qui a faim de pêcher ? Et s’il peut pêcher, celui qui a faim pourra-t-il vivre de sa seule pêche ou devra-t-il vendre à vil prix le produit de sa pêche à celui qui lui a appris à pêcher, de sorte que lui et sa famille risque d’avoir encore faim malgré son savoir ?

    En réalité, si « l’homme pauvre » a faim, ce n’est pas parce qu’il ne sait pas pêcher, c’est parce qu’on a rendu son savoir de pêcheur inutile. Et qu’il ne peut plus vivre de l’activité qu’on lui propose. Pendant trente ans, ceux qui se sont repus de dépenses fiscales et d’avantages fiscaux, ceux qui ont exfiltré leur richesse à l’étranger, ceux qui ont délocalisé, ont détruit des savoirs-faire et n’ont pas investi dans la population française. Et puis ils se tournent maintenant vers le pauvre en le jugeant responsable et en lui faisant la leçon.