Ce milliard d’euros que Pôle emploi réclame aux chômeurs
▻https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-17-mars-2018
Pôle emploi a versé à tort près d’un milliard d’euros. C’est ce qu’on appelle des « trop-perçus ». Pour les demandeurs d’emploi qui doivent rembourser cet argent, c’est une véritable épreuve. Enquête.
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voire aussi :
Rembourser Pôle emploi, le casse-tête de milliers de chômeurs
▻https://www.mediapart.fr/journal/economie/290518/rembourser-pole-emploi-le-casse-tete-de-milliers-de-chomeurs
Les personnes concernées ne font que rarement partie des 3,4 millions de chômeurs inscrits à Pôle emploi dans la « catégorie A », objets de tous les débats publics, qui cherchent un poste et n’ont pas du tout travaillé durant le mois. Ceux qui sont le plus touchés par les trop-perçus sont parmi les 2,1 millions d’inscrits des
« catégories B et C », parce qu’ils cherchent un emploi mais travaillent un peu – moins de 78 heures dans le dernier mois pour les
« catégorie B », et plus de 78 heures pour les « catégorie C » (lire ici le portrait de certains d’entre eux fait par Mediapart).
Ces travailleurs à temps partiel subi (en « activité réduite » selon la terminologie officielle), très largement absents de la conversation nationale, sont en constante augmentation : 162 000 de plus en un an, et 419 000 en trois ans ! Tous peuvent cumuler le montant de leurs petits salaires avec une partie de leurs allocations chômage, s’ils y ont droit, dans la limite d’un plafond calculé pour chacun. Dans la pratique, ils sont environ 800 000 à avoir recours à ce cumul chaque trimestre.
Ce sont ces « cumulards » qui se voient réclamer, à plus de 80 %, les trop-perçus versés par Pôle emploi. L’Unédic, l’association qui gère les ressources financières dévolues à l’assurance-chômage, s’est émue l’an dernier de ces « indus ». Entre août 2016 et juillet 2017, elle a dénombré 2,2 millions d’indus mensuels, pour un total d’un milliard d’euros (alors qu’environ 30 milliards d’euros d’allocations ont été versées en 2017). Les montants en jeu ont explosé, avec une hausse de 36 % entre janvier 2015 et décembre 2017, et cela ne devrait pas s’améliorer tant qu’augmente le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite.