• Quand le bourreau est une femme, l’histoire de Marguerite Le Paistour | Raconte-moi l’Histoire
    http://www.racontemoilhistoire.com/2018/06/bourreau-histoire-marguerite-paistour

    Avant toute chose, il faut savoir que les femmes, les bourrelles, pouvaient exercer comme torture que la flagellation sur les femmes et que celle-ci a été supprimée en 1601. A savoir aussi, que je n’ai trouvé aucune illustration de bourrelle et que je suis dans l’obligation de mettre des illustrations de bourreau qui n’ont absolument rien à voir avec cet article. Il y a aussi des images qui peuvent heurter votre sensibilité. Si vous êtes sensibles, allez plutôt lire cet article (il est bien, mais il perd les poils).

    #historicisation #femmes #femmes_de_droite #misogynie #transgenre #bourrelle

    • cc @baroug

      https://www.francebleu.fr/emissions/ils-ont-fait-l-histoire/a-lyon-le-bourreau-est-une-femme

      ce roman d’après la vie de Marguerite Le Paistour

      Une jeune femme qui se travestit en homme au milieu du XVIIIème siècle pour devenir soldat puis bourreau, vous trouvez cela trop rocambolesque ? Et bien, détrompez-vous car elle a réellement existé ! En effet, pour son personnage de Julienne, Patrick Pesnot s’est inspiré de la véritable histoire de Marguerite Le Paistour, née en 1720 à Cancale, et dont le récit incroyable a été rapporté par son confesseur, le prêtre Jean-Baptiste Richard. Ainsi Julienne et Marguerite partagent plusieurs traits communs : elles ont toutes deux quitté leur foyer pour le même motif, été commis pour un prêtre, soldat dans l’Armée de Louis XV et bourreau (ou plutôt bourrelle) à Lyon avant de connaître la même fin (mais cela, bien entendu, ne comptez pas sur moi pour vous la dévoiler !).

      Ensuite, l’auteur s’est éloigné de la biographie de Marguerite le Paistour pour s’approprier et construire son propre récit autour de Julienne.
      – il a par exemple fait des références subtiles : le nom de famille de Julienne est Desroches (le nom d’épouse de Marguerite était Roche) ou le nom de son amante prénommée… Marguerite !
      – il a modifié certains évènements : par exemple, Julienne rencontre son maître-bourreau à Marseille alors que Marguerite l’a connu à Strasbourg.
      – ou il en a ajouté d’autres comme l’agression de l’aubergiste, la relation sapphique avec Marguerite à Marseille ou la rencontre étrange avec une secte de convulsionnaires, dans un château situé entre Lyon et Marseille. Et c’est là où le bât blesse pour moi car si ces ajouts mettent en avant un récit picaresque, ils le rendent aussi poussif et remettent en question sa crédibilité. C’est un peu dommage.

      https://labibliothequedaelinel.wordpress.com/2019/01/07/la-rose-et-le-bourreau-de-patrick-pesnot
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      http://histoiresdebourreaux.blogspot.com/2009/05/marguerite-le-paistour-bourreau-de-lyon.html

      Voici deux documents relatifs à Marguerite Le Paistour, la célèbre femme bourreau de Lyon (1). Le premier est un factum conservé à la Bibliothèque Nationale, imprimé en février 1749, c’est-à dire peu de temps après son arrestation. Selon cette lettre, contrairement aux informations de la principale source de cette affaire (1), " Monsieur Henry " n’aurait pas été dénoncé par sa domestique mais arrêté comme receleur d’une bande de voleurs. Elle avait prévu de s’enfuir pour Grenoble le 17 janvier 1749. On y apprend aussi que durant les 27 mois où elle a été en poste à Lyon, elle aurait procédé seulement à trois exécutions. Le second document est une copie intégrale de son acte de mariage que nous avons trouvé dans les registres de la paroisse Sainte-Croix de Lyon.
      Un an après, elle était revenue à Cancale, sa ville natale, où elle mit au monde une fille prénommée Marguerite-Marie-Jacquemine, née le 14 septembre 1750 et baptisée le lendemain. On perd ensuite sa trace….

      « Extrait d’une lettre écrite de Lyon le 20 janvier 1749 au sujet de l’exécuteur de la Haute-Justice de cette ville, lequel a été reconnu pour femme travestie, & arrêté pour cause de vol.
      Monsieur,
      On arrêta le 17, du présent mois, plusieurs voleurs aux environs de cette ville, dont les dépositions ont chargé l’exécuteur de la Haute-Justice, et l’ont déclaré recelleur de leurs vols.
      [On l’arrêta et on trouva chez lui des effets de toute espèce et de grand prix]
      On a reconnu ensuite par la recherche qu’on a faite sur sa personne, que ledit exécuteur étoit une femme travestie en homme, qui depuis un tems considérable exerce les fonctions de cet emploi.
      Elle devait se sauver la nuit du 17 au 18 à Grenoble, ainsi qu’il résulte de ses dépositions. Cette affaire, par sa singularité est aujourd’hui l’objet de toutes les conversations de la province, d’autant plus que la confiance de cette femme étonne tous ceux qui vont la voir en prison. Comme elle a déjà exécuté à mort trois hommes avec beaucoup d’habileté, elle se flatte d’obtenir sa grace par égard pour ses talents sur cet article, non seulement pour elle, mais encore pour une autre créature qui a toujours passée pour sa femme. »

      Acte de mariage de Marguerite Le Paistour :
      « Noël Roche, du lieu de Monthieu, de ce diocèse, fils de deffunts Pierre Roche, habitant de Curys au montdor, et de Benoite Pilliard, son épouse, valet, demeurant à présent depuis un ou deux mois rue Bombardes, époux à venir, d’une part, et Marguerite Julienne Lepaistour fille de deffunts Guillaume Lepaistour et Marguerite Girard, son épouse, habitants de la ville et paroisse de Cancale, diocèse de St Malo, en Bretagne, demeurant environ depuis trois années en cette ville, d’autre part ; tous deux majeurs ainsy qu’il est estably par leurs extraits de baptême en bonne forme, et libres, leurs pères et mères étant décédés conformément aux acte mortuaires produits par l’époux, et aux certifficats qu’en a raporté lépouse du Sr curé de Cancale don elle est originaire, en conséquence du contrat reçu Beraud notaire royal de cette ville en datte du vingt-cinq octobre dernier, après avoir publiés trois fois dans cette église paroissiale sans avoir découvert aucun empechement. Vu la dispense de domicile et l’attestation de liberté des dites parties en datte du vingt-quatre du présent mois de novembre signé Nic. Eppes Cyd. Suffr…. ont reçu la bénediction nuptiale et contracté mariage par paroles de présent en une chapelle dépendante de l’église paroissiale de Ste Croix le vingt-six novembre mil-sept-cent-quarante-neuf par nous custode vicaire général du diocèse soussigné, en présence de Srs Pierre Janpierre, maître chapelier demeurant grande rue de lhopital, Gabriel Bernoud, marchand épicier à la poullaillerie de St Nisier, Gilbert Dumont, maître fabriquant place des cordeliers, Renaud Desnoyers, notaire royal à Charlieu, qui ont signé avec nous et non l’époux et l’épouse pour ne sçavoir de ce enquis.
      Bernoud, Gilbert Dumont, JeanPierre, Morel, Desnoyers, Delaforest custode vicaire gal »

      (1) voir article publié le 10 mai.
      (2) Mémoires historiques sur différents sujets tirés de l’histoire ecclésiastique et de l’histoire profane, par le père Jean-Baptiste Richard, 7 volumes, 1739-1770.