• Why Do People Share Fake News? A Sociotechnical Model of Media Effects – Georgetown Law Technology Review
    https://www.georgetownlawtechreview.org/why-do-people-share-fake-news-a-sociotechnical-model-of-media-effects/GLTR-07-2018

    In order to solve the problem of #fake_news, we need to conceptualize its effects as sociotechnical. Fake news is not simply a problem of pre-existing polarization; it is not simply a problem of online advertising or algorithmic targeting. It is not simply about increased far-right extremism or the popularity of Fox News. It is not entirely caused by the decline in trust of traditional journalism, nor the move to a social sharing model of news consumption. It is all of these things. And understanding not only why people share fake news, but how we can mitigate the impacts, requires taking a more holistic approach.

    • L’article décortique ce qui fait qu’un mème fonctionne, en fonction des penchants politiques des uns et des autres.

      Plus que les fake news qui ne veulent pas dire grand chose (cf. https://seenthis.net/messages/709990), ce qui compte c’est l’#amplification. (En fait c’est la base de la science des #mèmes, tout comme la reproduction est la base de la génétique.)

      Et comme en génétique, il n’y a pas que la sélection naturelle.

      Voici un exemple assez caractérisé de #manipulation mémétique : #walkaway. Ça commence avec un coiffeur de New York qui râle contre le parti démocrate, et RT transforme ça en mouvement de foule :

      #WalkAway : le parti démocrate américain secoué par un mouvement de contestation interne — RT en français
      https://francais.rt.com/international/52138-walkaway-parti-democrate-americain-secoue-mouvement-contestation-

      La campagne WalkAway, par laquelle des démocrates expliquent qu’ils quittent un parti englué dans le politiquement correct et qui cultive l’idée d’une oppression systémique des minorités à des fins électoralistes, prend de l’ampleur sur les réseaux.

      Mais faire prendre de l’ampleur sur les réseaux, c’est précisément le rôle des bots que suit le site Hamilton68 (site possiblement « paranoiaque », ou pas, mais qui affiche clairement sa méthodologie visant à surveiller des bots « liés à l’influence russe »)
      https://securingdemocracy.gmfus.org/the-methodology-of-the-hamilton-68-dashboard

      Russian Bots Linked To Viral Twitter Attacks On ’Hateful’ Dems | HuffPost
      https://www.huffingtonpost.com/entry/russian-bots-linked-to-viral-attacks-over-rude-dems_us_5b414945e4b05

      Russia bots appear to be fueling a wave of criticism targeting Democrats over alleged intimidation in political confrontations and a lack of “civility,” according to bot trackers.

      Attacks with the hashtag #WalkAway purport to be from a “grassroots” wave of one-time Democrats who have left the party in part because they say they are so incensed by the hateful and divisive behavior of party members. The message is to “walk away” from ugly confrontations, “intolerance” and hate — and from the Democratic Party.

      But the hashtag has been connected to Russian bots.

      À noter que d’après les stats de Hamilton68, le tag #Benalla est en ce moment amplifié par ces mêmes bots.

      L’affaire Benalla n’est (à priori) pas une fake news, mais le sujet semble suffisamment intéressant pour les bots qui « amplifient », peut-être parce qu’il correspond à certaines métriques, comme une capacité à provoquer de la discorde et de la confusion. Ou peut-être parce qu’il y a des analystes dotés d’un cerveau qui regardent les thèmes d’actu les plus « intéressants » de ce point de vue.

    • Sinon, pour préciser : ce que je qualifie de « paranoïaque », c’est le biais explicatif exclusif basé sur les bots : on se focalise sur un unique acteur (le bot russe), qui devient l’explication unique du monde (ce que l’étude que tu cites qualifies aussi de problématique dès son introduction), et on occulte les raisons structurelles préexistantes qui, bien plus, suffisent à expliquer le monde, les Trump, Macron, Netanyahu, Brexit…

      Que « les Russes » jouent leur partition est assez évident.

      Mais là où ça devient une dérive paranoïaque IMHO, c’est quand on oublie le poids des intervenants internes aux États-Unis, dont je reste persuadé qu’ils sont infiniment plus influents, et établis depuis des décennies : les milliardaires de droite et d’ultra-droite, le poids du fric dans les élections et dans l’information, la dégénérescence continue du parti républicain (on découvre Trump, on oublie Sarah Palin dans la campagne précédente ; quelqu’un se souvient de Bush Jr…), les financements de l’islamophobie (le rapport Fear Inc. remonte à 2011), les délires de Fox News depuis des décennies, et la nullité des médias mainstream sur à peu près n’importe quel sujet (La fabrication du consentement, c’est 1988, ça ne décrit pas du tout les médias comme un 4e pouvoir, progressiste et au service des aspirations populaires)… Et plus récemment, l’intérêt simplement économique de contenus putaclic (se focaliser sur les bots russes et ne pas voir le nombre de médias « légitimes » qui font du titre « qui buzze », et qui renvoient leurs lecteurs à des liens putassiers avec Outbrain et merdes similaires).

    • Merci pour les précisions ; en effet si on veut bien se comprendre il ne faut pas toujours écrire « en réaction à ». Je ne pense pas en effet que « les Russes » soient les seuls à jouer à ce jeu, mais leur partition est assez symptomatique pour qu’on ne fasse pas semblant qu’elle n’existe pas.

      Pour ce qui est de Chomsky, on fait face à un paysage médiatique très différent d’avant où les dynamiques sont parfois complètement incompréhensibles, en tout cas pas immédiatement accessibles — à l’inverse du bourrage de crâne que tu peux constater en ouvrant la télé et en lisant Chomsky/Herman pour te préparer, les mécanismes internet sont souvent plus insidieux, opaques, et complexes.

      L’exemple que tu donnes du « labour walkaway » est très frappant. Est-ce qu’il faut que sur chaque « coup » de ce type, des gens se penchent sérieusement, décortiquent le truc et nous l’expliquent ? Le manufacturing consent du net est pas encore là.