• L’infertilité met hommes et femmes à égalité
    http://www.liberation.fr/france/2018/08/09/l-infertilite-met-hommes-et-femmes-a-egalite_1671847

    Il y a d’abord les chiffres, révélateurs. Aujourd’hui, l’âge de la première maternité se situe à 28 ans et cinq mois contre 24 ans dans les années 70 - sachant que le pic de fertilité est à 22 ans et que celle-ci baisse drastiquement à partir de 35 ans. Et en cinquante ans, la concentration moyenne de spermatozoïdes dans un éjaculat a diminué de moitié. Chez un homme de 35 ans, leur nombre est passé de 113 millions/ml à 49,9 millions/ml en moyenne. En France, un couple sur six consulte pour des problèmes de fécondité durant sa vie, contre un couple sur sept il y a six ans. Et 24 % d’entre eux ne parviennent pas à concevoir après un an sans contraception (8 % au bout de vingt-quatre mois). D’où cette question : sommes-nous en train de devenir une génération d’infertiles ?
    « La détérioration de la santé reproductive masculine est très probable en France. En revanche, on ne dispose malheureusement pas d’études d’ampleur qui permettraient de savoir précisément s’il y a une détérioration de la santé reproductive féminine [mesure de la réserve ovocytaire et des marqueurs hormonaux par exemple, ndlr] et de la fertilité des couples au cours du temps », avance Rémy Slama, épidémiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). « L’ampleur de la dégradation de la santé reproductive masculine n’est pas suffisante à elle seule pour faire aujourd’hui baisser la fécondité en France [qui est de l’ordre de deux enfants par couple]. En revanche, elle pourrait être suffisante pour avoir entraîné une augmentation du nombre de couples ayant recours à l’assistance médicale à la procréation. »

    Si la chute libre de la fertilité n’est donc pas totalement confirmée, certaines causes de l’infertilité sont, elles, déjà actées. « On a identifié plusieurs facteurs pouvant influencer la santé reproductive masculine, féminine ou celle du couple à partir d’études chez l’animal et l’humain. » Lesquelles ? « Des facteurs généraux, tels que le surpoids et l’obésité, qui sont de plus en plus présents dans notre société, développe le chercheur, également président du conseil scientifique du Programme national de recherche sur les perturbateurs endocriniens (PNRPE). La consommation de tabac et d’alcool. Et puis il y a aussi des facteurs liés à l’environnement. Les perturbateurs endocriniens en particulier. Il y a très peu de chances qu’un unique facteur soit à l’origine de cette détérioration probable. »
    Double cause

    Ces changements n’épargnent personne. Ni les femmes ni les hommes. Une enquête réalisée par Patrick Thonneau - alors responsable de l’équipe Epidémiologie de la fertilité à l’Inserm - montre d’ailleurs que l’inaptitude biologique à procréer semble « équitablement répartie entre les hommes et les femmes ». Dans ces travaux, une altération de la fertilité féminine a été constatée pour plus de sept couples inféconds sur dix et une altération de la fertilité masculine pour près de six couples sur dix. Pour quatre couples inféconds sur dix, une double cause - féminine et masculine - est diagnostiquée. Une « coresponsabilité loin des clichés » selon Elise de la Rochebrochard, directrice de recherche à l’Institut national d’études démographiques.

    En dehors du coté nataliste que je n’apprécie pas, ce texte est plein de sexisme.
    On met à équivalence le choix des femmes de « laisser passé leur pic de fécondité » avec la diminution de la concentration des spermatozoides dans le sperm. Quel est l’équivalence ou l’égalité entre un choix politique (contraception, IVG... ) et une maladie des couilles ? Si c’est une maladie et pas un bienfait d’ailleurs.
    L’article indique que femmes et hommes sont co-responsables et égal·aux dans le fait qu’on deviendrait une « génération d’infertiles ». Mais les femmes ne sont pas infertiles, elles choisissent de ne pas enfanter. C’est d’ailleurs assez paradoxale, car si la natalité baisse c’est que les femmes le veulent et on fait comme si c’était une forme de maladie de l’espèce, ou un effet de la pollution. Tandis que pour les hommes ce sont des raisons extérieurs à eux qui sont pointées (et scientifiquement étudiées). On ne leur parle pas du ratage de leur pic de fécondité, ni de leur choix de rester le cul sur une chaise alors qu’ils pourraient faire la vaisselle ou nettoyer les chiottes ce qui leur rafraichirait les bourses, augmenterait leur fécondité et motiverait peut être les femmes à refaire des enfants si toute la charge de travail n’était plus sur elles.

    Il y a aussi le lien fait entre couple hétéro et natalité tout le long de ce texte. Comme si les mères célibataires n’existaient tout simplement pas. Pas la peine de parler des femmes qui utilisent les #PMA puisqu’elles sont hors-la-loi en France à cause de la misogynie et de l’homophobie des catholiques.

    #natalisme #sexisme #androcentrisme #sexisme_scientifique #sexisme_médicale #étude_à_la_con #femmes #contraception