• Les proportions zimbabwéennes de la crise vénézuélienne
    https://www.franceinter.fr/emissions/geopolitique/geopolitique-21-aout-2018

    Que fuient-ils les Vénézuéliens ? Une crise économique et une hyperinflation de proportion zimbabwéenne. Lundi, le régime de Nicolás Maduro a d’autorité enlevé 5 zéros à la monnaie locale, le bolivar, après 3 zéros quelques années plus tôt :

    C’est donc avouer d’emblée une inflation de 100 millions de % ! Rien qu’entre décembre en aujourd’hui, dans les cafés de Caracas, le prix du petit noir a été modifié une quarantaine de fois. Résultat : panique et méfiance chez les commerçants.

    C’était effectivement le calcul des chavistes : faisons le gros dos, le pétrole finira bien par remonter et, avec lui, les belles années de pétrodollars faciles à distribuer par poignées. Encore faut-il en produire du pétrole !

    En juillet, le pays n’a réussi à extraire qu’1,2 million de baril : à peine le niveau de production de 1947 ! Je sais ce qu’on va me dire : que c’est la faute des Etats-Unis, qu’un complot américano-impérialiste s’ourdit pour en finir avec l’expérience bolivarienne.

    Si le gouvernement de Nicolás Maduro survit, c’est parce que les Etats-Unis lui achètent comptant plus de la moitié de sa production quotidienne ! Or les Etats-Unis, qui produisent 10 millions de barils par jour, peuvent parfaitement se passer de Caracas.

    Oui, mais pas sur le pétrole et pour deux raisons : parce que les raffineurs américains du Golfe du Mexique ont besoin de ce pétrole et font pression et parce que les Etats-Unis n’ont pas envie de gérer la déconfiture dantesque d’un pays de 30 millions d’habitants.