Je n’ai jamais été un très grand paysagiste. Pas non plus un très grand portraitiste, et je suis nul pour ce qui est de prendre des objets en photo, je pense que j’aurais fait un très mauvais photographe professionnel et du coup je peux me demander sérieusement ce que je fais en photographie, sans doute raconter des histoires. N’empêche je m’en voudrais de ne pas partager quelques images de cet endroit qui est sans doute le plus beau paysage qu’il m’est été donné de voir, à savoir le Causse Méjean. Habituellement je m’arrange pour y passer et aller y marcher soit tôt le matin, soit au moment où la lumière commence à décliner et alors là autant vous le dire n’importe quel singe habillé fera de bonnes photographies. Or cette année, certes j’ai pu me réjouir d’y passer, mais à la pire des heures de la journée qui soit pour y produire des images, midi au soleil, lumière blanche qui tombe d’en haut, qui écrase tout, qui affadit les couleurs et donc une aptitude assez moyenne au paysage, la mienne, pour ne rien arranger. Le Causse résiste malgré tout et se donne des airs de Sud-Ouest américain sous l’objectif d’un Stephen Shore qui lui savait très bien tirer parti de cette lumière écrasante du début de l’après-midi. C’est enthousiasmant, j’apprends encore des choses de mes maîtres en photographie même si je n’en fais plus beaucoup. Sans compter, vous allez rire, que j’ai enfin découvert le petit curseur du logiciel de retouche numérique, qui permet de gommer un peu, beaucoup, passionnément le voile atmosphérique (il était temps), comme toute bonne chose, il ne faut pas en abuser, mais tout de même cela rend service. Demain peut-être mes tentatives paysagistes du Causse noir avec la très nette influence, qui l’eut cru ? de photographes que je déteste comme Jean-Loup Sieff et Salgado.
Et donc pour la bonne bouche, Stephen Shore