Sombre

“Only the mob and the elite can be attracted by the momentum of totalitarianism itself. The masses have to be won by propaganda.” (Hannah Arendt) IN GIRUM IMUS NOCTE ECCE ET CONSUMIMUR IGNI

  • La face sombre du « miracle » économique portugais
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    Les contradictions de la croissance portugaise

    La dette et la fragilité du système bancaire

    Cette politique aurait donc réussi là où la Troïka a échoué. Si l’on met des œillères, la vision magique de la situation au Portugal s’arrête ici, comme relayée dans plusieurs médias et par les courants antilibéraux comme la France Insoumise qui s’appuie sur le cas portugais  : «  Depuis 2015 néanmoins, refusant les injonctions de la Troïka, une politique de relance (modérée) a été mise en œuvre sous la pression populaire. Elle a permis au pays de se redresser, voyant le taux de chômage diminué de moitié et la dette divisée par trois  ».. Pourtant, si cette politique profite indéniablement en partie aux travailleurs portugais, cette reprise repose cependant sur des contradictions économiques et politiques qui la rendent instable, mais surtout, elle repose sur une austérité déguisée qui ne dit pas son nom au Portugal, rendant le tableau plus sombre.

    Issue de la crise économique de 2008 et des 78 milliards d’euros empruntés à la BCE entre 2011 et 2014, l’importante dette publique reste le principal indicateur négatif de l’économie portugaise (127 % du PIB). Certes, la dette publique tend mécaniquement à la baisse avec à la réduction du déficit public, mais l’Etat continue de renflouer les banques (24 milliards d’euros en 2017), ce qui témoigne de la fragilité persistante du système bancaire portugais. En particulier la Caixa Geral de Depósitos, la plus grande banque publique portugaise, se trouve toujours dans une situation critique dans laquelle l’Etat vole à sa rescousse une nouvelle fois en 2017 par une recapitalisation de près de 4 milliards d’euros. En échange d’un plan de sauvetage, la Caixa doit réduire ses effectifs et procède ainsi à des licenciements et fermetures d’agences dans plusieurs pays. C’est pourquoi les salariés de la Caixa en France ont fait grève et ont manifesté à Paris en juin dernier.