• Thierry Salomon Energéticien, co-auteur Manifeste négaWatt 2015 Conviction : le monde du partage doit remplacer le partage du monde !
    @ThierrySalomon
    21:20 - 1 sept. 2018
    https://twitter.com/ThierrySalomon/status/1036030974797250561
    Regardez attentivement cette infographie : elle dévoile les futurs de l’histoire humaine. Elle montre, de façon vertigineuse, que par ses choix notre génération est en train d’engager notre avenir pour des milliers d’années. ... 13 tweets explicatifs :


    1- Cette infographie figure dans un article signé par 16 climatologues de 13 institutions ( http://www.pnas.org/content/115/33/8252 ) L’article est dense, en anglais mais essentiel. Reprenant une idée de Kees van der Leun (merci @Sustainable2050 !), j’ai tenté de le résumer dans ce thread.

    2- Ce graphique a 3 dimensions : le temps, la stabilité climatique et la température de notre planète. Lors des 1,2 million d’années du Quaternaire supérieur, celle-ci a « surfé » entre 2 versants, l’un plus froid, les temps de glaciation, et l’autre plus chaud, les temps de réchauffement.

    3- Mais avec l’augmentation des gaz à effet de serre (GES), la Terre a dépassé la crête du versant chaud, basculant alors dans une zone nouvelle, inconnue. L’homme est l’acteur majeur de ce basculement qui marque le passage de l’Holocène à l’Anthropocène.

    4- Aujourd’hui, avec l’augmentation de l’effet de serre la trajectoire de la Terre s’éloigne de plus en plus de la vallée à 2 versants chaud et froid de l’Holocène. Deux trajectoires sont alors possibles, et le sort de l’humanité en dépend.

    5- Une trajectoire poursuit la tendance actuelle. Les GES s’accumulent, la température moyenne augmente, les effets se font de plus en plus visibles. Mais la risque majeur est que survienne des processus de rétroactions positives au niveau planétaire ...

    6- ... dégel du permafrost avec émission massive de GES, acidification de l’océan, fonte de la banquise Arctique même en hiver, fonte des glaciers perturbant la thermocirculation des courants, etc.

    7 - Tous ces processus, au-delà d’un certain seuil planétaire (planetary threshold), peuvent devenir irréversibles, auto-amplifiés et potentiellement incontrôlables. La planète deviendrait alors une Terre-Serre (HotHouse Earth) invivable.

    8- Or de plus en plus de travaux indiquent que certains processus peuvent apparaître plus vite qu’on ne le pensait : dès +2°C ! L’objectif de l’Accord de Paris serait donc déjà trop risqué, alors même que nous sommes sur une trajectoire de 3 à 4°C .

    9- Le deuxième chemin est très différent. Si nous réagissons tout de suite très fortement, la Terre pourrait revenir à un point d’équilibre proche du sommet du versant chaud (Stabilized Earth)

    10 - Mais pour cela il faudrait que nous (= TOUTE l’humanité) prenions conscience de n’être plus des occupants prédateurs, ni de simples locataires de la Terre, ni même des gardiens passifs : il nous faut devenir les « intendants » (human stewardship role) de notre planète.

    11- Le « destin anthropocénique » de l’humanité devient alors clair : notre responsabilité - vitale ! - est d’agir en modifiant radicalement nos modes de vie ET notre gouvernance mondiale afin que la planète puisse revenir progressivement dans cette position d’équilibre ...

    12- Celle-ci sera moins confortable que la tiédeur moyenne de la vallée de l’Holocène, mais la Terre resterait au moins vivable. Et ne pas agir MAINTENANT c’est s’exposer à une irrattrapable sortie de route.

    Le défi est vertigineux et notre responsabilité immense : nous sommes la génération qui doit choisir le chemin que prendra notre planète pour des millénaires. Qui choisira de la maintenir vivable ou non pour ses occupants. Terre-Mère ... ou Terre-Serre ? (13 - Fin)
    #collapsologie