« En Mai 68, j’avais 18 ans et j’habitais hélas en Seine-et-Marne. […] Après avoir suivi la nuit des barricades sur mon transistor toute la nuit, en entendant le bruit des grenades qui explosaient, je voulais absolument en être, évidemment. Donc je voulus monter sur mon Solex et partir à Paris. Ma mère a essayé de crever les pneus de mon Solex pour m’empêcher d’aller rejoindre la révolution en marche dont elle se méfiait, non sans raison. Elle m’a privé de mon argent de poche, si bien que j’ai dû aller chez mon grand-père à Nogent-sur-Marne lui demander un peu d’argent pour mettre du deux-temps dans mon Solex. Mon grand-père était absent. J’ai emprunté, et ça vous en dira long sur mon origine sociale, un peu d’argent à la bonne de mon grand-père pour aller faire la révolution en ville. »