Rachid Taha, la triste fin d’un passe-muraille - Le Temps
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Rachid Taha incarne ce moment beur en France, avant que le débat sur l’islam mais aussi le terrorisme n’accaparent le récit national. Très au-delà du slogan, avec la constance du cascadeur, le musicien ne cesse de refuser les identités assignées, la petite place qui lui est abandonnée. Ailleurs qu’en France, il aurait peut-être été célébré comme une sorte de Brian Eno rabelaisien. « Il était un visionnaire de la production », dit encore de lui Martin Meissonnier. Ses rencontres avec un autre ressortissant de Sainte-Marie-aux-Mines, Rodolphe Burger, ses derniers albums d’électronique cosmopolite, de guitares brandies, plaident pour lui. Il était l’outrance et la joie, l’ici vu d’ailleurs, et sa vilaine voix de conteur ouvrait dans ce pays postcolonial des terres inconnues.