• Comme indiqué dans le magazine Rolling Stone plus tôt cette année, 70 % des américains s’informent grâce à seulement deux sources : Facebook et Google. Comme ce chiffre est en augmentation, le pouvoir de quelques personnes de décider quelle information doit ou non atteindre le public va significativement augmenter.

      Après tout, le premier amendement ne concerne que les pouvoirs de l’État sur la restriction de la liberté de parole. Il ne s’intéresse pas à ce que des entreprises privées comme Facebook, Google, YouTube et Twitter peuvent faire au travers des modalités d’utilisation de leurs services.

      C’est donc vrai ; il n’y avait pas de problème de premier amendement dans l’interdiction faite à Jones. Mais, c’est là le problème.

      Avant l’internet, le système qui permettait de régler les questions de propos diffamatoires était le procès, ce qui était assez efficace. En matière de pénalité, les normes étaient aussi très élevées. En 1964, dans l’affaire du New York Times contre Sullivan – une affaire de référence en matière de lois anti-diffamatoires concernant les personnalités publiques – la cour a tout fait pour s’assurer que les plaignants aient à prouver l’existence d’un mépris, désinvolte ou connu, des faits.

      Mais la révélation de cette semaine est pire. Lorsque Facebook travaille avec le gouvernement et des organisations aspirant à devenir des inquisiteurs, comme l’Atlantic Council, pour supprimer des sites pour des raisons de sécurité nationale, en utilisant une méthodologie secrète, cela ouvre la porte à des scénarios cauchemardesques comme ceux qu’on trouve dans des romans dystopiques.

      Le simple pouvoir de marché de ces entreprises sur la circulation de l’information a toujours été la véritable menace. C’est pourquoi leur démantèlement aurait dû devenir depuis longtemps une priorité nationale urgente.

      Au lieu de cela, comme cela a été évident lors de l’audition au Sénat de Mark Zuckerberg plus tôt cette année, les politiciens sont plus désireux d’utiliser le pouvoir de ces sociétés que de le faire baisser. Les plates-formes, pour leur part, cèderont plutôt que d’être réglementées. La fin du jeu est on ne peut plus claire. C’est ainsi que commencent les mariages autoritaires, et les gens devraient être très inquiets.