ENQUÊTE - Sous pression après la mort du journaliste au consulat saoudien à Istanbul, le sort du prince héritier Mohammed Ben Salman se trouve désormais dans les mains de son père, le roi d’Arabie. Coulisses d’une tempête.
Quelques heures après que Recep Tayyip Erdogan a révélé les dessous de l’assassinat de Jamal Khashoggi, le prince héritier Mohammed Ben Salman (MBS) est, finalement, apparu à son « Davos du désert » à Riyad au côté du roi Abdallah II de Jordanie, grand bénéficiaire de l’aide saoudienne. Quelques heures plus tôt, les rumeurs les plus folles avaient pourtant couru, selon lesquelles MBS se terrait cloîtré dans son palais. Le président turc ne l’a pas nommément cité, mais quand il a réclamé que la justice « punisse » également « les commanditaires » de l’assassinat, tout le monde a compris qu’il visait son ennemi juré, le prince de 33 ans.
Depuis trois semaines que l’affaire a éclaté, Erdogan a le revolver braqué sur la tempe de MBS et, selon des sources proches du président turc, ce dernier ne compte pas lever sa menace, tant que son père, le roi Salman, ne l’aura pas marginalisé. L’étau se resserre autour du nouvel homme fort de l’Arabie que Salman nomma ... (abonnés)