• La chasse à l’homme. Dans une approche manichéenne du monde, l’élite autoproclamée de la Ve République a décidé de se lancer dans la chasse aux populistes – comme il y avait la chasse aux sorcières -, cette vermine qui ose remettre en cause les dogmes de l’économie mondialisée et de l’Europe libérale. Cette quasi-injure – sorte de liturgie des temps modernes qui se véhicule par le truchement du tweet – s’accompagne d’autres qualificatifs aussi dégradants pour celui qui en est affublé : souverainistes, nationalistes, fachistes… Pour être bien considéré, il faut être « progressiste », concept qui ne veut rien dire, pas plus que celui de « populiste » (une sorte de vérité révélée par le flou). Tels sont quelques-uns des qualificatifs qui font florès dans le langage jupitérien mais aussi dans celui de ses fidèles courtisans aplaventristes. Comme le souligne justement Steve Bannon – il lui arrive, comme à Donald Trump sur la menace chinoise, de tenir parfois des propos raisonnables et frappés au coin du bon sens –, « Les élites disent que la démocratie est en panne simplement parce que le peuple ne vote plus pour elle »3.