Monolecte 😷🤬

Fauteuse de merde 🐘 @Monolecte@framapiaf.org

  • Les classes de Segpa font mentir ceux qui croiraient encore à la #méritocratie | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/169398/echec-scolaire-education-segpa

    Et ces chercheurs ont raison d’en vouloir autant à la méritocratie. Le second pré-requis pour enseigner en Segpa selon moi, c’est de se défaire de ce mythe libéral qui fait porter un poids déraisonnable sur les épaules des élèves. Comme le fait remarquer l’éditorialiste britannique Nick Cohen dans cette perle de billet, The lies of meritocratic Britain : l’ancienne société de classe accordait au moins à celles et ceux qui étaient en bas de l’échelle la liberté d’être et de se sentir victimes d’une injustice. Aujourd’hui, le système méritocratique nous fait croire que nous sommes responsables de notre situation, et qu’on ne doit ses mauvaises notes qu’à un excès de flemme et de stupidité. La méritocratie a donné naissance à l’immonde psychologie active, bien présente à l’école, que la sociologue Eva Illouz dénonce vigoureusement dans Happycratie (2018). Elle permet, selon elle, « d’oblitérer les facteurs sociaux objectifs et de faire peser sur l’individu l’entière responsabilité de sa situation ». Or, selon une note d’information de la direction de l’évaluation, de la prospective et de l’évaluation (Depp), on a quatre fois plus de chances d’être élève en Segpa quand on vit en foyer ou en famille d’accueil, deux fois plus quand on est immigré ou membre d’une fratrie nombreuse. Et 73% des élèves de Segpa viennent d’une CSP défavorisée contre seulement 40% pour les collégiens hors Segpa : la méritocratie est un mensonge pesant.