N’oublions pas la Révolution allemande
cc : National Library of Israel, Schwadron collection
En ces temps de commémorations impudiques et morbides, il peut être sain de se rappeler les pièces du dramaturge allemand Ernst Toller (1893-1939). A son retour du front, en 1917, Toller s’insurge contre ces pères qui envoient leurs enfants à la mort, eux qui : « […] n’ont jamais été couchés dans les tranchées, n’ont jamais entendu les cris désespérés des mourants, n’ont jamais entendu la plainte des forêts bombardées, n’ont jamais vu les yeux inconsolables des paysans qu’on chasse ». (Eine Jugend in Deutschland, 1933)
Plutôt que de commémorer, dénonçons l’horreur de la guerre. Et commémorons plutôt la Révolution allemande (novembre 1918-avril 1919), celle de ces jeunes qui ont cru un instant, à l’instar de celles et de ceux de la Commune, que le peuple prendrait enfin le pouvoir. Toller s’est battu jusqu’au bout dans la révolution de Munich et a passé cinq ans en prison. Exilé aux États-Unis, il se suicidera en 1939. A propos de cette Révolution allemande confisquée, il a dit : « Qui veut comprendre la faillite de 1933 doit connaître les évènements des années 1918 et 1919 en Allemagne ».
En 1930, il avertissait déjà : « La montre indique une minute avant minuit. »
(pour les germanophones) :
Die Wandlung (1919) : ▻http://ds.ub.uni-bielefeld.de/viewer/image/519220/1/#topDocAnchor
Masse Mensch (1920) : ▻http://gutenberg.spiegel.de/buch/masse-mensch-3537/1
Son autobiographie, Eine Jugend in Deutschland (1933) : ►http://gutenberg.spiegel.de/buch/eine-jugend-in-deutschland-3538/1
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