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Craignosse, les turlutosses !

  • En Californie, l’ère des « tempêtes de feu »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/181118/en-californie-l-ere-des-tempetes-de-feu

    Ces derniers jours, de nombreux commentateurs ont fait référence à un article prémonitoire publié en 1995 dans une revue historique par le théoricien et historien #Mike_Davis, professeur à l’université de #Californie, auteur de nombreux ouvrages sur la ville néolibérale – il a notamment publié en France City of Quartz, Paradis infernaux, ou Le stade Dubaï du capitalisme.

    Un feu venait alors de détruire dix maisons à Malibu. « Laissons Malibu brûler », écrivit Mike Davis. « Cela ne va qu’empirer, prévenait Davis, convaincu de l’absurdité de faire payer la collectivité pour des maisons presque mécaniquement vouées à brûler. De tels désastres périodiques seront inévitables : installer votre maison à Malibu et vous finirez par être confrontés aux flammes. »

    Il y a vingt-trois ans, l’article décrivait par le menu la privatisation et l’« aristocratisation » progressive du territoire de Malibu peu à peu planté de « châteaux », au mépris de l’environnement et des règles de sûreté élémentaires.

    Davis annonçait aussi l’émergence d’une nouvelle ère où les « tempêtes de #feu suburbaines » risquaient de devenir plus « apocalyptiques », quasiment impossibles à combattre. « La densité nouvelle du logement sur les collines a transformé la bataille contre les feux de forêt : c’était une guerre de manœuvres, cela devient une bataille de rues. » À l’époque, son texte avait été accueilli par un déluge de critiques.

    Il y a un peu plus d’un an, alors que le feu venait de ravager le magnifique paysage de vignes de Sonoma et Santa Rosa, juste au nord de San Francisco, Mike Davis publiait dans la London Review of Books un texte lumineux, « El Diablo in Wine Country », pointant le refus persistant des Californiens d’admettre que leur « paradis » est en train de devenir un enfer.

    « Il y a, écrit-il, une suffisance mortifère à l’œuvre derrière les politiques environnementales “mainstream” en Californie. Certains pointent le feu, d’autres le changement climatique, mais tous ignorent le pouvoir destructeur de la finance et de l’immobilier qui pousse à la surburbanisation de nos paysages sauvages de plus en plus “enflammables”. »

    Après chaque incendie, expliquait Davis, « le paradis est vite restauré, avec des maisons plus immenses que les précédentes ». Elles sont confortables, suréquipées, situées dans des endroits sublimes où l’on peut passer des heures à regarder les étoiles. Mais elles sont aussi situées dans des culs-de-sac cernés de maquis.

    « Une version rustique du couloir de la mort », commentait Davis, preuve « de l’absurdité de toute planification rationnelle dans une société fondée sur le capitalisme immobilier ».

    • En Californie, le blé protège des brasiers
      https://www.liberation.fr/planete/2018/11/15/en-californie-le-ble-protege-des-brasiers_1692372

      Dans la patrie du capitalisme débridé, l’inégalité existe pourtant, aussi, face au feu. Selon le site TMZ, spécialisé dans les célébrités, Kim Kardashian et Kanye West ont ainsi recruté une équipe privée de pompiers pour combattre les flammes qui menaçaient leur villa à 60 millions de dollars. Ces derniers ont creusé des fossés pour stopper la propagation de l’incendie. La résidence a été épargnée, tout comme celles de nombreux voisins reconnaissants, assure TMZ. Pour l’historienne Amy Greenberg, citée par The Atlantic, l’exemple des Kardashian illustre « les ramifications de la disparité économique aux Etats-Unis. […] Les riches ne sont pas censés disposer de "meilleurs" pompiers ».

      Le couple star n’est pas le seul à pouvoir se payer une protection haut de gamme en cas d’incendie. Depuis 2005, le géant des assurances AIG, pionnier en la matière, propose à ses clients les plus fortunés, membres du très sélect « Private Client Group », un service exclusif. Sobrement baptisé « Wildfire Protection Unit » (« Unité de protection contre les incendies »), il déploie ses camions et équipes pour protéger les maisons de ses richissimes clients. Selon NBC, 42 % des membres du classement des 400 Américains les plus fortunés, établi par le magazine Forbes, appartiennent au Private Client Group.

    • As Inmates, They Fight California’s Fires. As Ex-Convicts, Their Firefighting Prospects Wilt.
      https://www.nytimes.com/2018/11/15/us/california-paying-inmates-fight-fires.html

      As the Camp Fire rages in Northern California, the deadliest and most destructive in state history, and wildfires scorch western Los Angeles, about 1,500 inmates have been deployed to help fight active fires, out of a firefighter total of roughly 9,400, according to California state officials.

      [...] California relies on prisoners to fight wildfires more than any other state. In 1946, the state opened Camp Rainbow in Fallbrook, which housed inmates to fight fires. Over the decades, the program would grow.

      Today, 3,700 inmates work at 44 fire camps across the state, said Alexandra Powell, a spokeswoman for the California Department of Corrections and Rehabilitation, which helps run the fire camp program.

      https://seenthis.net/messages/656494

    • Sur le booming business in private firefighting aux Etats-Unis :

      Private firefighters fuel tensions while saving California vineyards and mansions [mai 2021]
      https://www.reuters.com/world/us/private-firefighters-fuel-tensions-while-saving-california-vineyards-mansio

      When they do battle blazes, private contractors run the risk of getting in the way or even accelerating a fire, state firefighters warn. That’s because the private groups are focused on saving a particular property rather than protecting entire communities.

      [...] A recent job advertisement seeking private firefighters in California offered pay of $13 to $15 per hour - far lower than the average of nearly $42 an hour for the state’s firefighters, according to the U.S. Bureau of Labor Statistics.