• Gilles Dauvé - « Cher camarade Staline ». Homo au pays des soviets
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    Cela ne signifiait ni indifférence ni acceptation sociale. Des comportements « bisexuels » étaient assez répandus, sans le concept ni le mot car, comme en Europe à l’époque, les pratiques homosexuelles étaient généralement le fait d’hommes menant parallèlement une vie de famille traditionnelle. Par ailleurs, bien que le libertinage des couches aisées nous soit mieux connu grâce aux traces écrites qu’elles ont laissées, la « Russie profonde » était loin d’être uniformément soumise au conformisme moral et religieux.

    Pour que naisse une « culture homosexuelle » moderne, il fallait la modernisation capitaliste, c’est-à-dire l’industrialisation, l’urbanisation, l’apparition de l’individu et son possible anonymat. Alors seulement, certains hommes commencent à se considérer comme un groupe différent parce qu’ils s’écartent de la norme masculine dominante, ou s’habillent en femme, ou se prostituent à d’autres hommes – voire parfois combinent les trois. Dans l’espace public, la sexualité devient une manière d’« auto-affirmation » (Dan Healey).