• Endométriose : l’appel à l’aide des gynécologues pour créer des centres experts - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/societe/sante/endometriose-l-appel-a-l-aide-des-gynecologues-pour-creer-des-centres-exp

    Le Collège des gynécologues demande à l’État de l’aide pour mettre en place des centres spécialisés en endométriose, maladie gynécologique chronique qui touche une femme sur dix.

    Longtemps taboue, l’endométriose fait enfin l’objet de recherches sérieuses. Cette maladie gynécologique chronique touche -au moins- 10 % des femmes en âge de procréer. Elle provoque des cycles éprouvants, des problèmes d’infertilité, des troubles digestifs ou urinaires graves, des pertes d’énergie.

    Mais si, aujourd’hui, la recherche frémit et s’accélère autour de cette pathologie de l’intime, les autorités doivent s’impliquer davantage, estime François Golfier, qui préside la commission endométriose du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Ce vendredi, nous le révélons, le CNGOF va monter au créneau et demander à l’État de l’aide pour mettre en place des centres experts de cette maladie.

    LIRE AUSSI >« Ça avance vraiment », estime Laëtitia Milot

    Quels symptômes doivent pousser à consulter ?

    FRANÇOIS GOLFIER. La douleur pendant les règles est le symptôme phare de l’endométriose. Mais le risque en disant cela est d’affoler beaucoup de femmes. C’est l’intensité de ces douleurs et l’altération de la qualité de vie qui doit alerter. Ne pas pouvoir aller à l’école ou au travail à cause de ses règles, être gênée socialement, n’est pas normal. Une douleur lors des rapports sexuels ou en allant aux toilettes doit aussi être prise au sérieux.

    Le problème est la prise en charge de la maladie. Comment faire mieux ?

    Notre cheval de bataille est le développement de centres experts régionaux pour fédérer les compétences. Les Anglais en ont depuis dix ans. Il en faudrait une trentaine en France. L’idée est d’y organiser la prise en charge, assurer des formations, promouvoir un meilleur enseignement, développer la recherche. Mais nous nous heurtons à des blocages.

    Quels blocages ?

    Le temps politique ne semble pas être le temps médical… Nous sommes bloqués par les autorités publiques, probablement parce que labelliser des centres veut dire débloquer de l’argent. On nous propose à la place des filières de soins obscures alors que le Collège des gynécologues et les associations de patientes affirment l’importance de ces centres. Nous sommes extrêmement déterminés à nous battre.

    Comment ?

    Nous avons écrit au ministère de la Santé pour lui faire part de notre étonnement et continuerons à dire que cela ne va pas. Il n’est pas dans mon tempérament d’être énervé mais là, nous perdons un temps précieux pour les patientes. Il y en a marre de réfléchir, il faut agir.

    Les patientes reprochent aux gynécologues leur manque d’écoute. Un centre expert ne résoudra pas cela…

    Écouter les femmes, leur douleur, est primordial. Le Collège a entendu leur demande. Mais la maladie reste méconnue par un certain nombre de professionnels. D’où l’importance d’une formation initiale, mais aussi continue. Rendez-vous compte : aujourd’hui, l’endométriose n’est pas au programme de l’examen de médecine ! Il faudrait juste de la volonté politique pour y remédier.