Reka

géographe cartographe information designer - rêveur utopiste et partageur de savoirs

  • Communiqué de presse de l’Onpes : les professions indépendantes en quête de médiation - Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale

    http://onpes.gouv.fr/communique-de-presse-de-l-onpes-772.html

    Avant que les « #gilets_jaunes » ne manifestent sur la variété des territoires de notre pays leur hostilité au relèvement des prix de l’énergie, l’Observatoire National de la Précarité énergétique (ONPE) a choisi de tenir son prochain rassemblement annuel le 23 novembre hors de Paris, à Bordeaux, manière de souligner la forte dimension locale, régionale et territoriale de cette précarité énergétique.

    Ainsi les cartes de vulnérabilité et de précarité énergétique dessinent elles sur l’espace national un double maillage à la fois communal et régional tenant compte aussi des conditions climatiques et mettant en lumière l’opportunité de stratégies préventives de solidarité combinant plusieurs niveaux de responsabilité territoriale.

    Pour autant la visibilité territoriale des précarités et vulnérabilités énergétiques ne doit pas donner à penser que le phénomène n’est que la conséquence de disparités territoriales. Il comporte aussi une forte dimension sociale tenant au fait que les territoires excentrés sont habités par des catégories professionnelles qui en forment aussi d’une certaine manière une partie de l’ossature.

    Les agriculteurs, les artisans, les commerçants et chefs de petites entreprises et les ouvriers se distinguent du reste de la population par des risques de vulnérabilité et de précarité énergétique simultanée significativement supérieurs à la moyenne nationale.

    En considérant plus globalement la situation sociale de ces professions indépendantes, le qualificatif de périphérique ne peut suffire à connaître ni à comprendre les « gilets jaunes ». Des études de l’Observatoire national de la pauvreté et l’exclusion sociale (ONPES) publiées en 2015 et 2016, qui analysent les processus d’invisibilisation, relativisent également la dimension territoriale :

    – le taux de pauvreté des actifs occupés dans les professions indépendantes (agriculteurs, commerçants, artisans, petits entrepreneurs) déjà supérieur à la moyenne en 2008, à significativement augmenté en 2016,
    – les populations « estimant connaître des difficultés importantes que les pouvoirs publics et les medias ne voient pas vraiment » sont proportionnellement les plus nombreuses parmi les ménages non pauvres mais aux ressources modestes (appartenant au second quartile de revenu),
    – Ces catégories de populations (troisième et quatrième déciles de niveau de vie) estimaient connaître des difficultés pour assumer financièrement leurs obligations et faire face aux nécessités de la vie quotidienne alors que leurs ressources les situaient au-dessus du seuil de pauvreté.

    Sans aucun doute, les hausses de prix de carburants ont- elles joué le rôle d’un révélateur de ces difficultés en partie ignorées. Il est clair que les dépenses énergétiques sont sensibles à l’implantation dans les territoires. Mais cette localisation ne dit pas tout. Elle invite seulement à donner une forme territoriale à une médiation sociale qui permette l’expression des difficultés ressenties en grande partie, de façon non exclusive, par des professions indépendantes.