• Macron-MBS : les yeux dans les yeux - Le Point

    VIDÉO. En marge du G20, le président français a interpellé le prince héritier d’Arabie saoudite pour lui envoyer, selon l’Élysée, un message de fermeté. Par Armin Arefi

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    C’était sans aucun doute l’invité le plus attendu du sommet du G20 à Buenos Aires. Pour son premier face-à-face avec des dirigeants occidentaux depuis l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi le 2 octobre au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), soupçonné par la CIA d’avoir commandité le meurtre, se savait attendu au tournant par les chefs d’État et de gouvernement des vingt premières puissances mondiales.

    « J’aurai l’occasion indubitablement de l’évoquer [cette affaire, NDLR] avec le prince héritier en marge du sommet », avait d’ailleurs prévenu dès jeudi en Argentine Emmanuel Macron, alors que la France a déjà décidé de sanctionner 18 personnes en lien avec l’affaire, mais pas le prince héritier. « Je souhaite que les investigations apportent une clarté complète à la famille, aux proches et à la communauté internationale, et qu’il puisse y avoir une association de la communauté internationale », avait ajouté le président de la République. Pour l’heure, la justice saoudienne a inculpé 11 personnes – sur un total de 21 suspects – et requis la peine de mort contre 5 d’entre elles. Mais elle a totalement mis hors de cause le prince héritier. En outre, Riyad a fait savoir à la Turquie qu’il ne souhaitait pas qu’une enquête internationale soit ouverte sur cette affaire.

    Macron : « Je suis inquiet »
    Indéniablement, Emmanuel Macron a joint le geste à la parole. Dans une vidéo d’une minute, mise en ligne sur Twitter ce vendredi par le journal saoudien en langue anglaise Saudi Gazette (et supprimée depuis, NDLR), on aperçoit les deux dirigeants dialoguer jeudi en face à face dans l’espace d’accueil réservé aux chefs d’État. Visage fermé, le président français glisse quelques mots à l’oreille du prince héritier saoudien, visiblement sur la défensive. « Ne soyez pas inquiet », assure ce dernier, dont le sourire appuyé trahit un certain embarras. « Je suis inquiet », lui répond le chef de l’État français, alors que MBS lui tapote le bras gauche pour tenter de le tranquilliser.