• Pourquoi vous ne savez presque rien du clitoris ou de l’endométriose ? - FRUSTRATION - Corps médical vs corps des femmes

    https://www.frustrationlarevue.fr/pourquoi-vous-ne-savez-presque-rien-du-clitoris-ou-de-lendometrio

    Quel est ce corps caverneux, mesurant entre 11 et 15 centimètres au repos, uniquement dédié au plaisir, composé de plus de 8 000 terminaisons nerveuses, de la forme d’un papillon ou d’un poulpe, capable de produire plusieurs orgasmes consécutifs ? Le clitoris. Ce grand machin, enserrant le vagin et l’urètre, qui a souvent été limité, dans les manuels scolaires et les cours d’anatomie, à sa partie externe, petite, et ne rendant pas du tout compte de sa taille ni de sa fonction dans le plaisir des femmes.

    Vous ne le saviez pas ? Ne vous inquiétez pas, plus de 90 % des jeunes filles ne le savent pas non plus, une fille sur quatre de 16 ans ignore qu’elle a un clitoris.

    L’homme, quel étalon !

    Le clitoris est une illustration de ce que l’on ne connaît le corps des femmes qu’en comparaison à celui des hommes : c’est à l’aune du corps de ceux-ci qu’a été déterminée la norme anatomique. En conséquence, les différences physiques des femmes ont largement été analysées comme étant des défaillances. Des dysfonctionnements. Des monstruosités à cacher, des tabous à taire. Cela semble évident lorsque l’on évoque les règles ou le clitoris, autour desquels subsiste le halo de la honte pour celle qui les évoque. Ces différences ont induit des normes culturelles à l’effet considérable : beaucoup de cultures dans le monde ont cherché à dissimuler les particularités physiques des femmes et s’en sont servies comme prétextes pour les exclure et les dominer.

    • Puisqu’elles ont d’un statut d’infériorisées dans l’ensemble du corps social, les femmes ont fait l’objet d’expérimentations scientifiques que les hommes ont subies dans une moindre mesure : elles n’ont pas seulement été ignorées par la médecine, elles ont aussi été maltraitées. En témoigne par exemple le nombre de lobotomies – exploratoires plus souvent que curatives. Le 30 août 2017, une étude de la revue Nature démontre que 84 % des lobotomies pratiquées en France, en Belgique et en Suisse entre 1935 et 1985 l’ont été sur des femmes. Avec des conséquences considérables sur leur personnalité et leur santé.

      La méconnaissance du corps des femmes n’est pas due au hasard ou à la flemme. Quand il a été utile pour la médecine, qui avait besoin de cobaye, de se pencher sur des corps féminins, cela a été possible. Cette maltraitance résulte bien entendu de la position dominante des hommes dans la société – et dans les professions médicales – qui avaient et ont toujours un pouvoir immense sur le corps des femmes, disposant de leur sexualité, de leurs organes reproductifs et de leur liberté.

      J’avais trouvé une étude sur la pratique des électrochocs au Canada (les chiffres sont introuvables en France) et en particulier utilisé comme mesure punitive par le personnel psychiatrique à l’encontre des femmes et qui est utilisé aussi pour effacer les souvenir des traumatismes vecus par les femmes et les renvoyés à leurs foyer.
      c’est ici : https://seenthis.net/messages/143771

      Intéressant de voire que la médecine ne fait des expériences sur les femmes que lorsque ces expériences sont profitables aux hommes (par exemple en obstétrique et génétique pour leur garantir des fils et en psychiatrie-psychologie pour leur facilité la domination sur les femmes).
      Par rapport à la contraception, qui a été expérimenté sur des femmes, le fait que la pilule ait été commercialisé pour les femmes malgré le fait qu’elle donnait le cancer et faisait baisser la libido, alors que ce sont ces mêmes raisons qui justifient l’absence de commercialisation de la pilule masculine.
      La plus grande espérance de vie des femmes (très récentes liée aux mesures d’hygiène pratiqué depuis la fin du XIX lors des accouchements) par rapport à l’espérance de vie des hommes est toujours montré comme un scandale.

      Dans le livre « Cobayes humains - Le grand secret des essais pharmaceutiques », Sonia Shah parle longuement des testes sur les femmes enceintes séropositives afin d’évité la contamination du fœtus. Dans ce cas là les testes pratiqués sur les femmes l’étaient au bénéfice des enfants qu’elles portent et non pour elles-mêmes.

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      Gynécologie – À quand une andrologie ?

      Que l’on imagine ces sévices subis par des hommes, convoqués une fois par an, pour qu’ils prennent une contraception qui leur convienne (et donc mangent des hormones quotidiennes et prennent une part de la responsabilité de l’enfantement), se voient rappeler qu’ils ne doivent pas fumer, qu’ils ont pris du poids, puis qu’on leur inflige un doigt permettant de vérifier le tonus de leur prostate, sans les prévenir bien sûr. Qu’on les laisse nus, barboter devant des spécialistes qui commenteraient leurs parties. Qu’on leur découpe, parfois à vif, le périnée, sans le leur demander. Impossible à imaginer, n’est-ce pas ? On se dit tout de suite qu’il s’agirait d’une société barbare. Il est temps que l’on ait le même niveau d’exigence pour l’intégrité physique des femmes que pour celle des hommes.

      Et encore, parmi les femmes, certaines souffrent plus que d’autres.

      #mégèrisme #andrologie #racisme #classisme #médecine #violence_médicale #violence_gynecologique