En voici un fait par une femme : l’artiste belge Laurence Dufaÿ mais son exposition public était temporaire.
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"Pour le moment, de nombreuses mouches s’en approchent, attirées par la colle constituée de farine et de sucre. Des êtres indésirables collent et butinent la sculpture. Leur présence suscite parfois le dégoût, continue Laurence Dufaÿ. Cet effet imprévu me permet d’aborder un autre sujet, encore plus tabou, celui de la stimulation du clitoris lors d’agressions sexuelles. On en parle parfois comme un pseudo « plaisir » ressenti par des victimes.
Or, il s’agit plutôt de réactions physiologiques qui peuvent déboucher sur une sorte d’orgasme ’technique’. Ces situations provoquent ambivalence, dissociation et d’autres troubles psycho-traumatiques qui s’expriment de manières multiples et variées selon les ressources et la personnalité des victimes."
« Exubérant et monstrueux »
Le clitoris a besoin de se tailler un bel espace. Il a fallu attendre 2009, et les échographies de la gynécologue Odile Buisson, pour que l’on soit en mesure de connaître sa véritable forme. La sculpture lui rend d’ailleurs hommage. En 2017, il fait timidement son apparition dans un manuel scolaire.
« Ce clitoris est exubérant, reconnaît l’artiste, parce qu’il est transgressif. Il vient se heurter au machisme de la médecine sexuelle qui l’a invisibilisé et à la peur que suscite cet organe ou à sa capacité à ébranler nos convictions sur la sexualité féminine. Il est aussi monstrueux d’après les retours que j’ai eus de la part des visiteurs, lors de sa première exposition à l’académie des beaux-arts de Saint-Josse. Beaucoup pensaient que c’était un monstre, un personnage de BD. Sur les mille visiteurs, seuls cinq ont reconnu ce que c’était. Autrement, on le qualifiait de ’bête sauvage’ ou ’d’animal préhistorique’. »