• #Bordeaux, une ville faite pour les hommes  ?

    Un article publié en 2015 et signalé ici https://seenthis.net/messages/718935 par @touti.

    Je remets ici pour mettre en évidence...

    Le géographe #Yves_Raibaud, maître de conférence à Bordeaux-Montaigne, publie un texte argumentatif sur la place des #femmes en ville.

    Yves Raibaud aime les femmes. Disons qu’il ne rechigne pas à sortir la poubelle et à faire la vaisselle en sus. Féministe, donc. Ce géographe, maître de conférences à Bordeaux-Montaigne, est chargé de mission égalité hommes-femmes. Depuis une dizaine d’années, il interroge la ville sous l’angle du genre en se plaçant plus particulièrement… à Bordeaux. La ville où tout le monde rêve de vivre tellement elle est trop tout.

    Yves Raibaud vient de publier aux éditions Belin un petit texte argumentatif, à mettre entre toutes les mains viriles : « La Ville faite par et pour les hommes ». Alors, Bordeaux aime-t-elle les femmes  ? Sourire gêné. « Observer la ville sous cet angle très clivant oblige à tout compter. Tout. Ce #livre est le résumé d’une étude scientifique, avec chiffres, entretiens et statistiques, commence-t-il en se mordant les lèvres. La sentence est sans appel : Bordeaux préfère les hommes. 90 % des #noms_de_rues sont des noms d’hommes, eux qui, par essence, aiment laisser leur trace. Les graffeurs sont des hommes. Seuls les hommes pissent dans la rue, marquent leur territoire, car depuis l’enfance ils savent qu’ils ont la #légitimité de l’#espace_public. »

    #Équipements_sportifs

    Les chercheurs d’Yves Raibaud ont étudié les infrastructures de loisirs en ville, qui sont conçues et utilisées par des hommes à 90 %. « Les #skate-parks à 90 % et les #city-stades à 100 %. À un plus grand niveau, l’infrastructure majeure est le nouveau #stade. 5 % des utilisateurs sont des femmes. Un équipement visant 40 000 femmes n’a jamais encore vu le jour. »

    Voilà une première salve, qui calme. Mais, après tout, il n’y a pas que le sport dans la vie, qu’en est-il des autres espaces de la ville  ? « Pas mieux. On voit que les femmes ne sortent le soir, par exemple, que grâce à des stratégies. Toutes. Les hommes non. Elles calculent comment prendre le moins de risques possible. Elles calculent leur allure : ni trop vite, pour éviter de montrer qu’elles ont peur, ni trop lentement pour éviter de laisser croire qu’elles cherchent, et surtout elles ne stationnent pas. Stationner signifie clairement tapiner. Les étudiantes, par exemple, évitent le tram tard, car il faut attendre aux arrêts et, là, elles sont sûres de se faire embêter. »

    Ah, mais il reste le #vélo. Fidèle destrier désormais entré dans les mœurs urbaines. Moue du géographe. « Moins de 40 % des cyclistes bordelais sont des femmes. En plus, elles décrochent dès le second enfant, ne circulent pas la #nuit et rarement quand il pleut. Lorsqu’on observe les bonnes pratiques conseillées par la ville, on mesure qu’elles sont toutes faites pour les hommes. Et par les hommes. Souvent, ce sont les femmes qui font les courses en ayant récupéré les enfants à l’école, à vélo… pas évident. »

    Donc, il reste du chemin à faire à Bordeaux pour qu’elle dégote un énième label, celui de la ville où les femmes aiment vivre. « Je vais vous dire un secret bien gardé, ironise l’universitaire. Les hommes construisent une ville faite pour eux, la ville heureuse l’est pour les hommes. L’#entre-soi_masculin nie toutes les problématiques féminines. En creux, l’honnête femme ne sort pas le soir, elle garde les enfants. » Ouch.

    https://www.sudouest.fr/2015/09/08/la-ville-qui-fait-male-2117485-2780.php
    #villes #géographie_urbaine #genre #géographie_féministe #féminisme #uriner #pisser #toponymie #sport #mobilité #transport_public

    Le livre « La ville faite par et pour les hommes » déjà signalé ici :


    https://seenthis.net/messages/736428

    • ou celle de fortunes construites sur l’esclavage et la domination.
      Toujours est-il que je suis d’accord avec @mad_meg il n’y a pas de spécificités à Bordeaux concernant les villes, leurs espaces publics, leurs monuments, leurs sorties nocturnes sont faites pour et par les hommes avec une organisation punitive pour les femmes qui enfreignent ces codes machistes censés les exclure un peu plus et leur montrer le chemin pour rentrer chez elles faire le ménage et soigner les enfants.
      Il y a une très bonne émission radio des couilles sur la table là dessus.