• Nouveaux heurts en Tunisie après l’acte de « désespoir » d’un journaliste
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    De nouveaux heurts nocturnes ont éclaté dans trois villes de Tunisie après l’immolation par le feu d’un journaliste voulant dénoncer les inégalités d’un pays englué dans le marasme économique malgré les acquis démocratiques de la révolution de 2011.

    Lundi, à quelques jours des célébrations du huitième anniversaire du soulèvement ayant mis fin à la dictature, Aberrazak Zorgui, journaliste pigiste dans une chaîne privée locale, s’est immolé par le feu à Kasserine (ouest), une ville située dans une des régions les plus pauvres du pays.

    « Pour les habitants de Kasserine qui n’ont pas de moyens de subsistance, aujourd’hui, je vais commencer une révolution », a expliqué cet homme de 34 ans dans une vidéo qu’il avait publiée 20 minutes avant de passer à l’acte.
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    L’immolation du journaliste « est un signe de refus d’une situation catastrophique et d’un déséquilibre régional, d’un fort taux de chômage parmi les jeunes et de la misère que vivent nos concitoyens dans les régions intérieures », écrit mercredi le journal Le Quotidien.
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    Selon Messoud Romdhani, président du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), « il y a une rupture entre la classe politique et les jeunes, surtout ceux qui vivent dans la précarité à l’intérieur du pays ».

    Les habitants des régions défavorisées se sentent victimes de #hogra , (dédain, en arabe) qui persiste depuis l’ère du premier président de la Tunisie Habib Bourguiba (1956-1987), en passant par le régime de Ben Ali puis par les multiples gouvernements qui se sont succédé depuis la révolution, explique-t-il.